Mon tremolo song 

A mi-mot mes amis maudits les mots
disent la mise à mal les maux le mal de vivre
d’une vie avide cousue sur le fil du vide
le bonheur d’hier en sourdine
abasourdie dos mollesté tempo ridé
à coups de minutes évaporées
je bave d’envie sur demain l’œil rivé
et ma muse dilettante en mode défi 
tintinnabule et me file jusqu'à gerber le blues
ses heures allongées nonchalantes au cadran 
le glas qui se gausse des violons du bal
valse l'amer sur l’épique épopée d'un songe 
parti en goguette une après-midi d'été  

Les heures sanguines

Dans le souffle glacé d’une ondée furibonde
pendu au roux fugace des lendemains flamboyants
l’été se défile sur les feuilles d’en face
et ma mémoire bois flotté en détresse
cas de lèse-majesté oblige à la dérive

Le confort de mon temps au poil millimétré
celui auquel je suis plus qu’attachée
luxe lénifiant pour mon corps défendant
est un leurre à la longe corrosive
mon demain n'est jamais qu’un jour de plus morose
où sans vider ma colère à force mon bide implose
c’est pourquoi il me faut hausser le ton
pour moduler « loup y-es-tu ? » à voix perchée
crever l'abcès et galvauder pis que pendre 
les sentiments les belles choses

Qu’on se le dise dorénavant
j’en appelle au droit du couac
au laisser-aller en vrac 
barrières et joug éclatés