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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Comme on fait son ciel on danse

Publié le 28 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Comme on fait son ciel on danse

 

Dans la courbe d'un vertige

prisonnière à longueur de temps

tout se floute et se déglingue

le rire valse et puis me quitte

spirale envoûtée par le vent

 

Empotée posée piètre sur Terre

que reviennent vite les jours

- C'est ma prière,

des trois petits tours les pieds à plat

 

Les angles d'attaque fauchés

par un swing qui colle à la peau

l'horizon nouveau sera vaste et délié

 

Et si ce n'est pas assez

- C'est là mon doute,

pour faire twister la lune

et nimber le blues du ciel

comme le bandonéon pleure le tango

j'irais d'un reggae d'écorchée vive

en chantant soudoyer le vide

 

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Les jours lâches

Publié le 26 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Les jours lâches

 

Il y a ces matins de brumes

et l'envie de suspendre ma peau

usée au clou dans le vestibule

 

Tout ce glauque humide

enlaçant le vide

où s'ébroue le regard

transie jusqu'à l'os d'inutile

le froid dans le dos

miroir éteint

 

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Faire confiance au poète-assis-en-face

Publié le 24 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Faire confiance au poète-assis-en-face

 

 

   Quand le sac à pensées rempli à ras bord déborde et se fait lourd de sens tous azimuts, il faut sans tarder poser les mots noirs d'encre pour défroisser le blanc de la feuille.

 

   Écrire est l'acte suprême, nimbé d'une grâce infinie. Il est plaisir extrême mais aussi torture et frustration, comme les chatouillis agréables d'une plume caressant la peau peuvent vite devenir insupportables.

 

   Entre les virgules, les points en tout genre, les retours à la ligne, les paragraphes, les chapitres, les alinéas, l'essentiel se délite. Il ne reste plus qu'une seule et unique idée de la chose primordiale à dire. Tout le reste devenant fatras et foutoir embrouille à qui mieux mieux le cervelet. La comprenette emmêlée dans mille fils devient difficultueuse.

 

   Pourtant, à la relecture du paragraphe écrit, tout se tient. Seulement voilà, la pensée qui se dessine alors n'est qu'une infime portion de la pensée originale qui a inspiré la réflexion. C'est comme si du soleil on ne voyait qu'un seul rayon, qui plus est, filtré par un nouvel éclairage.

 

   Ce soleil tronqué sans cesse me blesse, car l'autre, ce poète-assis-en-face, lui qui me lit, ne connaîtra jamais le fond exact de ma pensée, de ma réponse entière à sa pensée...

 

   Cela saute pourtant aux yeux, que jamais au grand jamais, écrire tout ce qui passe par la tête dans les moindres détails est chose impossible. Déjà faudrait-il commencer par stopper le flot tumultueux des pensées qui se déverse sans discontinuer, bleuissant chaque jour qui se lève et tous les rêves de la nuit.

 

   Il est impératif de s'y résoudre au plus vite et d'accepter en pleine connaissance de cause que l'on ne délivre qu'une partie infime de soi-même, et pire encore, laisser croire à l'autre que l'on n'a pas tout intégré de son discours.

 

   C'est ce dilemme qui à chaque fois perturbe mon écriture. Parfois même au point de me couper net de l'envie d'écrire...

 

   Et puis soudain, un coin de ciel bigarré, la chute lente d'une feuille d'automne, l'ami écureuil et ses facéties, il n'en faut pas davantage pour que la plume reprenne le chemin de la peau à tanner dans un abandon achevé.

 

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Julio Cortázar (extrait de Crépuscule d'automne)

Publié le 23 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

- Julio Cortázar -

(Extrait de Crépuscule d'automne)

~

Constatations sur le chemin

 

"Ce qui est élégiaque, inévitable, qui domine comme l'azur dans les vitraux gothiques, non seulement le fait d'être ici, mais encore par le lecteur qui n'est-pas-pour-rien-lecteur-de-poésie, Elementary, my dear Watson.

 

Derrière toute tristesse et toute nostalgie, je voudrais que ce même lecteur éprouve l'éclatement de la vie et la gratitude de quelqu'un qui l'a tellement aimée, comme ce que chantait Satchmo remplissant une mélodie banale de quelque chose que je peux seulement appeler communion :

 

I'm thankful

for happy hours,

I'm thankful

for all the flowers -

 

Sentiment de participation sans lequel je n'aurais jamais rien écrit (il y a ceux qui n'écrivent que pour se séparer), participation qui participe à son tour à la bêtise et à la naïveté avec une fréquence très élevée, louées soient toutes les trois. Et ce dévouement franciscain à la découverte quotidienne de la même chose et par conséquent toujours nouvelle, et cet enthousiasme que seul Onitsura fut capable de résumer dans un haïku qui paraîtra stupide aux stupides :

 

 

Fleurs de cerisiers, plus

et plus aujourd'hui ! Les oiseaux ont deux pattes !

Ô et les chevaux quatres !

 

Onitsura, 1660-1738

(Je) traduis de la version anglaise

de Harold G. Henderson"

 

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L'avers et l'inverse

Publié le 21 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   L'avers et l'inverse

 

 

Des ailes dévoyées et leurs ombres fétiches

au tableau sombre virevoltent

mémoire au pilori

mots cloués

 

Le chat oiseau libre alangui sur l'épaule

en catimini joue sur le roussi de la feuille

 

Rehaussé de ses plus beaux atours

un soleil transi rêve et frissonne

 

Je trinque à des joies meilleures

et mon envie en feu crépite

les deux mains retenues sur le cœur

 

La rose a laissé ses pétales au vent

dans l'opaque du jour tremble l'espoir

le vert en osmose chevillé au corps

l'automne attend le retour du printemps

 

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Acqua alta

Publié le 17 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Acqua alta

 

Dans une imprégnable descente

je me suis enfoncée sous la peau

enfoncée sous la langue

contre les murs de la chambre

roulée

la colère fripée en chagrin

l'amour rebondi

adagio andante

 

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Ballet d'automne

Publié le 16 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Ballet d'automne

 

C'est un phénomène qui à chaque fois m'étonne

comme dans un ballet mené de main de maître

où tout semble décousu mais pourtant tout se tient

sous la houlette d'un chef-d'orchestre qui exalte le brouhaha

ils arrivent tous en même temps et repartent aussi sec...

 

 

Hier un peu d'eau tombée du ciel

ce matin c'est pluie de plumes

ça douille chez les insectes

dans un vacarme assourdissant

mésanges charbonnières

grives et merles

rouges-gorges

rouges-queues

moineaux

et autres mini tornades ailées

pattes basses et becs fiers

pourfendent l'espace

tombant comme des pierres

ils viennent de partout

volent et virevoltent

dans un move éblouissant

la razzia n'aura duré qu'un temps

alerte générale l'insecte se terre

le silence à nouveau s'installe

 

 

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Je n'aime pas les papillons cloués sur les cartons

Publié le 13 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Je n'aime pas les papillons cloués sur les cartons

 

A mes heures secrètes

dos tourné au mur

j'ai la pensée pas lisse

qui glisse nuages renversés

 

Traversée d'abysses et d'orages

fleur bleue à mes heures de péché

inondée dans l'indigo du jour

par l'or à jamais perdu de l'éden

je vais vide et démunie noyée

le regard pur pour ne plus pleurer

sur ma mémoire d'apocalypse

 

 

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Jeu de lumières

Publié le 9 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

Mon horizon en technicolor

à l'heure où le soleil quitte ma terre

 

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Soy raya en el mar

Publié le 6 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Soy raya en el mar

 

     Longue à passer est l'onde, ou pas, puis vite viendra l'oubli...

 

Ne t'escrimes plus mon âme glisse

la vie n'est qu'un souffle court

intime blessure à hauteur d'infime

zébrure incarnat sur l'infini délétère

parfum rebelle et tenace

diluant insinuant l'espace

 

Ô toi mon cadavre exquis

pris dans l'émail du temps

retiens tes soupirs à cœur fendre

le vent fatal au diable démuni déleste

ses poches crevées de ton sang...

 

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