Un chouïa vaut mieux qu'un rien tu l'auras
Un pipi de chat est tombé du ciel l'autre matin.
Pas suffisant toutefois pour que les plantes puissent se passer de l'eau domestiquée.
Cette mini douche tropicale a rafraîchi pour un temps le paysage,
lavant les poussières et les relents de chaleur des jours passés.
Une parenthèse bénie dans un été commencé beaucoup trop tôt.
Une parenthèse oubliée depuis la vague de chaleur qui folle déferle sur le pays...
Trop chaud, trop froid,
ainsi se mesure de plein fouet la fragilité de l'être humain.
Notre existence sur Terre ne tient qu'à un fil
et à quelques gouttes de sueur en trop ou en moins...
Devant la puissance d'une nature qui dépasse tout, et de loin,
l'on voudrait nous faire croire que nous,
à mi-chemin entre fourmis et cancrelats,
pauvres petites choses sans importance,
nous avons le pouvoir de décider de notre destin,
de ce qui est mal, de ce qui est bien.
Aux mouches et aux moustiques
on leur reproche quoi ?
D'être insupportables et malfaisants ?
D'être inutiles, tout simplement ?
Est-ce qu'ils promettent de s'amender ?
Rien de tout ça, bien entendu !
Alors, comme les hommes, ils vivent leurs vies de bêtes,
supportant le chaud, le froid, la faim, la soif,
à condition toutefois que cela ne dure pas trop,
appréciant les jours de douces ondées,
en attendant avec en ligne de mire
et comme seule certitude, le jour où la mort,
d'une de ses mille façons dont elle a le secret,
viendra nous enlever au monde
faisant de nos larmes une pluie en pipi de chat...