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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Indocile futilité

Publié le 9 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

  

  Indocile futilité

 

Dans mes heures d'orgueil

engluée dans le verbe

jusqu'à déflorer sa lie

ma plume blanche agrippée

sur le bout de ma langue

les sens en jeux interdits

je happe les mots pas sages

traque le rêve imbriqué

d'un sujet qui s'égare en fiasco

au hasard de mes pages

 

Des notes haussées de gloire

teintées d'une mortelle envie

sonnent aux tympans

orgues barbares éphémères

leurs flonflons décousus

bégayant sur le tableau

 

L'humeur grave est à la fête

au feu bariolé d'artifice

au pétard mouillé

à l'hallali

 

Le manège à son comble

la vague retombe triste

barbouillée de dépit

 

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Mon Andy Warhol au soleil

Publié le 6 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

- Andy au soleil -

Mon affectueuse révérence posthume à mon petit ami disparu voilà deux ans passés. Pour les dix années de bonheur partagé en sa compagnie et parce que certains jours il me manque plus que d'autres...

Il s'appelait Andy. Pour moi il était souvent mon Andy Warhol, aussi strict dans l'amour exclusif qu'il nous portait que pouvait être exubérant l'artiste du même nom...

Je n'ai jamais connu un chien aussi gourmand que lui. Il mangeait de tout, jusqu'aux feuilles de salades vertes et aurait pu manger vingt-quatre heures sur vingt-quatre si on l'avait laissé faire. Seuls les champignons et l'avocat le répugnaient. Il aimait se tenir près de moi quand je cuisinais et emportait souvent un bout de carotte comme on emporte un trésor. Il ne devait sa ligne svelte, qu'il a gardé jusqu'au bout, qu'à l'attention de ses maîtres qui veillaient scrupuleusement sur l'heure et la ration du repas quotidien. (Les chiens ont l'avantage sur moi, qu'ils ne savent pas encore ouvrir les placards où se trouvent les gourmandises à grignoter... )

Petit chien adorable, avec son caractère bien trempé il serait devenu vite tyrannique sans une poigne de fer dans un gant d'amour pour le diriger.

Il adorait nos jeux. Son préféré était le jeu de la poursuite où il nous échappait avec des bonds gracieux et vertigineux dignes d'une gazelle. Il ne se lassait jamais de nos caresses qu'il savait quémander jouant d'un regard de pauvre chien battu. Il aimait aussi beaucoup se caler confortablement offert à la chaleur des rayons du soleil. Un vrai chien-chat en quelque sorte.

A toi, l'ami fidèle, qui occupe une place particulière dans mes souvenirs, j'offre ces instants...

- Cabot comme pas possible, il posait comme personne (même quand on ne lui demandait rien), quitte à supporter stoïquement la tige de verveinette qui lui chatouillait le museau en le faisant loucher -

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Le livre du moment ''Le garçon'' de Marcus Malte

Publié le 5 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

*  Le garçon  -  Un roman de Marcus Malte  *

Ou le regard violent mais plein d'une infinie tendresse porté sur notre civilisation. Le tout empreint d'une indéniable poésie.

Extrait :

(de la p. 85 à la p. 87)

 

Il va demeurer près de dix mois au sein de cette société. Tout l'univers est là. S'il avait l'intention de découvrir ou tout au moins de mieux cerner quelle y était sa place, quel rôle lui était dévolu, alors il faut bien constater que cette place et ce rôle s'apparentent fort en ces débuts à ceux d'un valet de ferme. Et dans cette expression n'est-ce pas le terme « valet » qui prime ? Trois décennies plus tard, quelque part dans les confins de la jungle amazonienne, un vieil Amérindien clairvoyant et désabusé lui dira en substance ceci : Votre peuple (et là-dedans il comprendra l'ensemble de l'humanité hors les quelques tribus voisines de la sienne), votre peuple n'est constitué que de valets et de maîtres, d'une grande quantité de valets et d'une petite poignée de maîtres, d'une infinité de valets, insistera-t-il, pour un unique maître au final, chaque valet aspirant de tout son cœur et de toute son âme à passer maître à son tour, mais chaque maître étant en réalité le valet d'un autre maître encore plus important que lui, et cela valant aussi pour vos dieux qui servent à n'en pas douter les desseins d'une puissance qui leur est bien supérieure, et non point bonne et charitable celle-ci, mais malveillante, maléfique, il n'y a qu'à ouvrir les yeux pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir ce que l'on vous impose, ce que vous endurez, ce que vous acceptez, il n'y a qu'à vous regarder agir et vous regarder vivre, ça crève les yeux, vos dieux sont des valets comme les autres, ni plus ni moins, si bien que si l'on fait le compte il ne reste que des milliers des millions de valets pour ce seul maître, le maître suprême, vraisemblablement cruel, vraisemblablement dément, et si tant est encore que l'on ne considère pas ce maître comme étant lui-même soumis à sa propre cruauté, subordonné à sa folie, c'est-à-dire qu'il soit en somme son propre valet. Mais comment s'en affranchir ? Demandera le vieil Amérindien. Comment votre peuple, le tien, dira-t-il au garçon, pourrait-il recouvrer sa liberté ? Tuer le maître ne fera pas de vous des hommes libres. Éliminer le maître ne permettra pas d'éliminer les valets que vous êtes. Pourquoi ? Parce qu'un autre aussitôt prendra sa place et un autre après lui, et encore un autre. Sans fin. Le cycle se poursuivra et la cohorte des valets se perpétuera. Parce que ce qui fait ce n'est pas son maître, ce qui fait un valet c'est son désir de devenir maître. Cela et rien d'autre. Tuer le maître ne serait donc d'aucune utilité, ce qu'il faut c'est tuer, c'est éradiquer le désir de l'être. Cette ambition-là, cette envie, ce besoin, il faut s'en délivrer. C'est l'unique solution. Mais il e me paraît pas, conclura-t-il, que votre peuple soit près d'y parvenir, ni même qu'il soit près de le souhaiter. Voilà la teneur du discours que lui adressera bien des années plus tard le vieil Amérindien clairvoyant et désabusé. Un discours étayé par une expérience au cours de laquelle il aura accepté, par curiosité, de quitter pour la première et dernière fois sa chère forêt et ses palmiers géants et ses tamarins dorés pour suivre une équipe d'ethnologues britanniques qui l'aura emmené à Londres et à Cambridge et à Edimbourg et dans diverses capitales d'Europe et des États-Unis et dans des villes de moindre importance où il aura eu l'occasion de rencontrer nos plus grands chefs et nos plus grands sorciers et des chefs plus petits et des sorciers moins fameux et toute une théorie de charlatans et de foules d'indigents et de souffreteux et de ce qu'il ne pourrait qualifier autrement que de sauvages et quand bien même son périple n'aura pas duré plus d'un an cela lui aura été amplement suffisant pour démonter les rouages et comprendre le fonctionnement de notre civilisation et s'en faire une opinion d'où découleraient des sentiments à notre égard qui, pour être franc, oscilleraient entre le mépris, le dégoût et la compassion. Un discours que le garçon écoutera avec attention, jusqu'au bout, sur lequel cependant il n'aura pas la possibilité de méditer, étant prononcé dans un de ces dialectes aborigènes absolument inintelligible pour lui. Sera-ce la raison pour laquelle le vieil Amérindien, au terme de son laïus, se départira soudain de son air désabusé pour éclater d'un rire sonore ? Comme s'il venait de jouer un bon tour au garçon. Comme si tout cela n'étais qu'une vaste comédie, tragique et grotesque, de la vie. Et son rire extravagant ne manquera pas de faire décoller quelque ara planqué dans la canopée ni de faire tressauter la tête humaine réduite à la taille d'un pamplemousse qu'il porte à son cou.

Mais nous n'en sommes pas là.

 

Le livre du moment ''Le garçon'' de Marcus Malte
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Flotte au-dessus tout ira bien

Publié le 4 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

  Flotte au-dessus tout ira bien

 

Mes ailes de papillon prises dans le filet

le plus petit souffle suffirait

pour que dans ma peur de l'eau

noyée je retombe en poussières

cœur vrillé au creux des tourbillons

filant l'insolent vertige

lesté dans le torrent des larmes

de l'angoisse familière

 

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A midi c'était pizza solo

Publié le 3 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs

Moche car faite trop vite (il était tard et j'avais trop faim) mais si bonne pourtant, voici ma pizza solo de midi

 

Ma recette de la pâte pour deux pizzas (j'ai glissé la moitié de la pâte en boule au congélateur pour une prochaine fois)

 

  • 250 g de farine blanche

  • 12 cl d'eau tiède

  • 4 g de sel

  • 2 cuillères à soupe d'huile d'olive

  • 1/2 sachet de levure à pain

 

  • Ajouter dans la cuve du mixeur 250 g de farine, le sel, 2 càs d'huile d'olive et ½ sachet de levure à pain

  • Mettre en marche le mixeur pendant 2 minutes.

  • Laisser reposer la pâte 30 minutes.

  • Pour finir étaler à l'aide des mains la pâte sur une planche farinée

  • glisser la pâte sur une plat à pizza

  • Garnir comme on aime. Pour moi c'était sauce tomate (3 tomates congelées cet été, cuisinée avec huile d'olive et origan)

  • 2 tranches de jambon blanc

  • saupoudrer généreusement de gruyère râpé

  • quelques olives noires pour le goût et la déco

  • glisser à four chaud, th. 9 (270°) 5 à 7 min puis 10 min de plus th. 6/7

  • Miam !...

 

 

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Le jour se lève et l'aube à son cou

Publié le 1 Avril 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

  Le jour se lève et l'aube à son cou

 

Le jour se lève et l'aube à son cou

chargée de promesse et d'oubli

bat des cils chasse l'heure fantôme

 

L'instant est à la paix dans le monde

le silence de la nuit dans sa métamorphose

des soupirs hausse le ton

dans les fourrés dans les taillis

sous l'auvent de la maison assoupie

un chat repu de sa nuit fauve

d'un œil dort langue rentrée

 

Attisée par le nouveau soleil

qui lentement émerge de la vallée

dans le creux des arbres

à la croisée des branches

tendue comme des bras

la brise matinale navigue à vue

lève sa voile jusqu'au ciel tendre

qui entame et froisse l'horizon

 

Sous la paupière plissée de sommeil

le monde entier dans son regard en coin

un lilas nu grimpe jusqu'à l'Olympe

 

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Paul Eluard, deux poèmes

Publié le 29 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

Paul Eluard, Poète

Paul Eluard, Poète


La terre est bleue


La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Paul ÉLUARD - Recueil "L'Amour la poésie" La terre est bleue

Je t’aime


Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Paul ÉLUARD - Recueil "Le Phénix" (hommage à sa muse Dominique)

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Belle est la vie et perfide

Publié le 29 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Belle est la vie et perfide

 

Je n'aime pas cette idée que la vie est belle

simplement parce qu'elle ne tient qu'à un fil

peut-être que je l'accepterais mieux si ce fil cassait franc et net

car j'ai beaucoup de mal avec les fins cafouilleuses

 

Pourquoi faut-il rajouter au mystère la souffrance ?

pourquoi dois-je poser des questions indubitablement sans réponse ?

 

Ai-je l'outrecuidance de considérer l'être humain comme la créature suprême ?

une créature royale avec son agglomérat de cellules et de minéraux en tous genres

avec son droit absolu de ne jamais souffrir

jamais s'éteindre...

 

C'est le genre de question qui m'englue encore pire dans l'angoisse

 

Je le sais pourtant, je sais le gros bordel !

la malfaçon fait partie de la nature

l'homme étant un produit de la nature

normal que la maladie et les cataclysmes guettent

 

Je ne peux me résoudre à accepter le fait

- évident et vilain fait -

je ne peux me résoudre

le cœur en miettes tant c'est insoutenable

à ne pas être dieu le père tout puissant

celui qui sauve les siens et leur épargne les tempêtes

 

Comment faut-il penser pour penser mieux ?

 

J'ai bien tenté de ne plus penser du tout...

pas folichon !

le retour du bâton est magistral

 

Alors j'ai tenté la pensée raisonnée...

Oui, mais elle ne tient pas la route longtemps

dès le premier relâchement la Dame à la Faux

qui rôde mieux que personne dans les parages

resurgit de la peur et de son coin d'ombres

avec le sourire suave et assuré de celle qui sait

 

Je ne peux que me résoudre et subir

comme devant les imbéciles rois

pauvres d'eux qui se croient invulnérables

à baisser les bras

à baisser d'un ton

pour m'enfouir tête haute dans le sable

certaine d'une seule chose

le point final en boomerang

 

 

 

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Des pousses tendres habillent le ciel

Publié le 28 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Des pousses tendres habillent le ciel

 

Emmaillotée à fleur de peau

depuis ce jour froid où je suis née

triste et ardue avec mes rires infinis

ainsi chemine mon illicite fortune

à contre-pas du bon sens balisé

sur un sentier cru érodé de sel

qui troue mes poches vides

et brûle à jamais mes semelles

 

Derrière mes cicatrices rides lisses

hélas où rien de bien ne transparaît

dans le catimini des courbes

et des couleurs tendres du jour

le naïf estompe en douce ma peine

 

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Déroulé-boulé de Printemps

Publié le 26 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Déroulé-boulé de printemps

 

Redessinée par le printemps

dans une houle de douceur

la nature m'arrondit

ses lignes enrobent mes couleurs

gonflent mes flancs

m'habillent de verts tendres

cachant aux regards curieux

le chagrin d'un oiseau de passage

 

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