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Un mail, l'espoir ...

Six heures du mat’, le réveil sonne. Je me donne encore cinq minutes à bousculer le brouillard, puis je me lève par habitude et remonte le drap sur le creux tiède, dans un geste qui engloutit toute ma tendresse.

Dans la cuisine, j’allume le feu sous un grand noir, émiette deux petits feuilletés dans l’assiette en verre et, dans un réflexe idiot, connecte la bête.

Quelles sont les nouvelles ce matin ?

Le monde a-t-il changé durant mes heures évanouies ?  

Rien ! Les journaux sont toujours de connivence.  

J’irai pas sur O, c’est décidé ! Ni en anonyme, ni en lui donnant mon nom.

Marre de ce site ! Comme tous les sites il donne une joie contre cent déceptions. Rien qui vaille la peine.

Pourtant, elle est immense ma peine. Je la traîne en boucle depuis si longtemps. Embarrassée de tout ce qu’elle trouve sur mon chemin, elle accumule, dans un cliquetis de vieilles casseroles, mes déconvenues, mes rêves de paille, mes désillusions, mes espoirs sans nom …

Parlons-en de l’espoir ! Voilà un mail qui palpite doucement. Il clignote, il m’attire. Je l’ouvre et un nom resplendit. Marlène Tissot.

Alors j’ai pris le premier vol en partance pour son nuage. http://monnuage.free.fr/

Voilà, ce qu’elle écrit et que j’ai envie de partager avec vous :

« Samedi 25 octobre 2014

Souvenirs du futur

Prendre un petit-déjeuner à la belle étoile
tremper un croissant de lune dans
une tasse de rêves brulants »

Trois petites phrases magiques qui m’ont réconciliée avec l’espoir, jusqu'à la prochaine déconfiture.^^

   Ma Princesse, à ses tout débuts...

Sur la terrasse...

Ou dedans

un dimanche matin, à traîner devant la table

Le chassé... troglodyte mignon,

à moins qu'il ne soit roitelet ? Rouge-gorge ?

et le chasseur, noir matou aux fières moustaches

Pour la petite histoire, le chasseur est reparti bredouille, à une plume prêt...

  Les heures blanches  

Douleur du silence cloue l’âme

dans la nuit d’après minuit

sur la Terre sans rêve

les heures blanches fument le papier

la vie froissée au flanc de ma mort

des failles

le ciel est noir de rage

j’ai mal au creux des mots

mon sang empoisonné

dérive sur les lignes

  Chagrin immense du petit matin  

Des amis comme un filet

tendus en plein ciel   

dessous la Terre

meuble, si meuble !  

Et toujours des qui nous quittent   

un après l’autre    

inexorablement…

Corps tendu à l’extrême

sourire de loup aux dents    

mes larmes roulent    

n’amassent que mousse  

l’âme fendue en dedans

Je me voudrais légère   

mes rêves sont chimères  

je suis fille de l'air  

et des sanglots du vent

Sous les ponts de mon Canal  il y a des chiens aux

flancs creux  alourdis de chaînes qui pissent sur des tas

de  cartons  pas  vides.  

Des journaux froissés aux nouvelles jaunies tiennent

chaud la nuit  empilés sur des clodos saouls et  

braillards aux accents de misère.

Des regards passant leur chemin…

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