Quand diététique se marie avec gourmandise

Pour un repas de midi tout fait maison :

Voici une tranche de citrouille en petits dés,

sautée et fondue à la poêle,

agrémentée d'une sauce bolognaise personnalisée

prête à être dégustée façon nem,

dans de belles feuilles d'une scarole blonde à souhait.

Puis en guise de dessert,

un pancake tartiné d'abricots confits cet été,

accompagné d'un grand thé vert

citron tranche et miel d'oranger.

Miam !...

 Positive attitude

Empêtré dans l'amplitude des mouvements d'une vie

on ne peut que se laisser ballotter au gré du ressac incessant

il faut apprendre avec le temps à en apprécier l'indolence

il faut savoir laisser ployer la rebelle attitude

se heurter ne sert à rien...

Ballotté, ainsi tourne le monde

d'un écueil à l'autre, d'un bonheur à une désillusion

d'une croyance jusqu'à la véritable compréhension

On s'y frotte et s'y pique on s'y complaît souvent

parfois l'esprit critique caustique

parfois l'esprit usant la pensée unique

laissant faire le train du hasard

râlant pestant jurant

s'accomodant de compromis avariés et divers

surfant sur la vague pour tuer le temps...

Mi casa, río grande

Mi âme slave mi cœur andalou

une plume nomade encre mes mots

bohème je voyage debout

la langue en partance et les yeux clos

vers les contrées troubles qui m'attendent

des jardins d'ors rêvant d’Éden

aux allées bordées de délices et de lilas blancs

Mi alma eslava, mi corazón andaluz...

Les images, les sons et les mots jouent, c'est l'émotion

La poésie, c'est l'art d'oublier le thé qui infuse

pour réinventer avec sérieux les mots

la langue oppressée débordante

le velours de l'amande amère caressé

pour extraire son goût de baiser

de la flambée des images délirantes

Dans la marge du poème

d'un hiver embué d'étoiles

la nuit gelée de son manteau de brume

recouvre un mystère et ses larmes

et l'inclinaison de mon âme

d'un sourire  éperdu boit l'univers

en écoutant "Mozart" en boucle...

- la photo d'un matin dans la paix du monde -

 Plus bleu que le bleu du ciel 

Il y a une paix infinie qui se dégage

à contempler le ciel dans la pureté d'un matin

sur son bleu se dessine l'espoir branches nues tendues

tandis que dans l'air qui frissonne

un éclat de soleil se frotte la joue

se prête au jeu des palombes

il y a un bonheur infini à contempler le monde

Sur deux pages seulement, et parmi tant de belles phrases...

Christian Bobin : un ton, un style

   Ce matin je me suis levée la tête dans une compotée de choux mixés, l’œil larmoyant, la vue floue et un mal fou pour régler mon viseur personnel sur les réalités qui se tenaient devant moi.

   Mon cœur, lui, s'il n'avait battu une chamade infernale, aurait pu se mettre à chanter ''flou, le monde est flou, lalala lalala, lalala, lalala... '' à la façon de Fabienne Thibault dans Starmania.

  Mais on ne commande pas le flou lorsqu'il décide de prendre possession de l'espace.

   Il y a des situations où il vaut mieux comprendre tout de suite que rien ne sert de s'obstiner. C'est ce que j'ai fait, je ne me suis pas obstinée, mieux, j'ai cherché un dérivatif, quelque chose aussi pour me rassurer. Je l'avoue, un instant j'ai paniqué lorsque j'ai cru perdre la vue pour de bon. Cela a duré une petite éternité. Petite, certes, mais assez toutefois pour que je sente le souffle de la peur frisotter mes cheveux dressés sur la tête.

   L'urgence était de savoir jusqu'où allait mon flou.

   Rien de tel pour cela que de prendre un livre.

  Dans un bruit de balançoire, Christian Bobin m'a tendu ses bras. Comme toujours sa magie a opéré...

  Lire est à la base  

C'est tellement évident !

Lire, c'est le commencement de l'empathie, de l'altruisme, de la bienveillance.

Le commencement du savoir, des réponses à nos questions.

C'est l'élargissement de la pensée pour se confronter à celle des autres.

C'est se rendre compte de l'infinie richesse du réseau humain.

Lire, c'est la source inépuisable, le trésor dont chacun de nous est en quête.

Lire, c'est ma Caverne d'Ali Baba, c'est l'accès à la lumière du soleil, comme dans celle de Platon, pour voir le monde sensible, les « merveilles du monde intelligible ».

Lire, c'est voir ce qui existe vraiment.

Lire, c'est l'amour dans toute sa plénitude qui accède au monde des idées.

Lire, c'est trouver le courage pour sortir de sa zone de confort, pour aller vers la sagesse au travers de la connaissance, pour se trouver confronté à soi-même et ainsi l'offrir aux autres.

Lire c'est renaître chaque jour un peu moins couillon...

  Un tout immense 

Quand la route à prendre y va par quatre chemins, les cartes s'embrouillent et le monde perd facilement la boule.

Ce monde, où je ne suis qu'un grain de sable crissant sous la dent de la dune, ce monde à fière allure et je l'aime ardemment.

Je l'aime plus encore les jours où la pluie lave mes murs. Lorsqu'elle se pose en miroir sur les briques rouges, flamboie l'espoir pour les grains de sable comme moi, grain de sable infime et dérisoire, infiniment plus petit que le mot si grand qui l'écrit.

Je dois mourir demain, mais rien ne presse. Mourir, c'est la destinée de tout ce qui naît un jour. Il n'y a que les montagnes, les pyramides d’Égypte, les séquoias et une poignée d'oliviers pour résister au temps qui passe, et donner ainsi l'illusion que tout peut durer.

Je porte la mort en moi et pourtant je suis si gaie. Enfin, sauf quand j'ai un peu trop la pensée vagabonde, quand tous les matins revient la nausée avec son goût amer sur la langue.

Faut-il être d'airain ou pierre de lune pour ne jamais pleurer sur rien ?

Comme les autres, je suis née du limon et de l'argile et de mes mains malhabiles je façonne l'univers à ma démesure. Seule mon âme sait que la peur dirige le monde. Elle a beau fermer les yeux, ma peau le lui crie par tous ses pores, à chaque seconde.

Les autres semble si résignés, tellement dociles...

  Luciole les mots  

Sur le contrevent de mes paupières baissées

tableau noir de mes nuits métisses

s'agitent et crayonnent les mots

chalands étranges messagers anonymes

sans point ni virgule l'accent défait

Des mots mis de côté en bandes serrées

des mots oubliés les jours d'ivresse

des mots tus pour ne pas blesser

des mots désespérés venus se faire pendre

des mots balayés d'un revers de manche

des mots lisses comme un poème

doux comme un péché

des mots en lignes des mots étanches

des mots demain sur la hanche

des mots qui délivrent

et ne livrent jamais rien

des mots fous de rire l'ire froissée

des mots amnésiques sur le miroir brisé

des mots qui dégoulinent de douleur

bleus de peine perdue

des mots à bouche décousue

encore et encore

des mots...