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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Julio Cortázar

Publié le 28 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

“(…) le véritable et l’unique personnage qui m’intéresse c’est le lecteur, dans la mesure où un peu de ce que j’écris devrait contribuer à le modifier, à le faire changer de position, à le dépayser, à l’aliéner” - Julio Cortázar

“(…) le véritable et l’unique personnage qui m’intéresse c’est le lecteur, dans la mesure où un peu de ce que j’écris devrait contribuer à le modifier, à le faire changer de position, à le dépayser, à l’aliéner” - Julio Cortázar

Musique : Miles Davis Kind Of Blue Full Album 1959"

Toco tu boca

                             
   Toco tu boca, con un dedo toco el borde de tu boca, voy dibujándola como si saliera de mi mano, como si por primera vez tu boca se entreabriera, y me basta cerrar los ojos para deshacerlo todo y recomenzar, hago nacer cada vez la boca que deseo, la boca que mi mano elige y te dibuja en la cara, una boca elegida entre todas, con soberana libertad, elegida por mí para dibujarla con mi mano en tu cara, y que por un azar que no busco comprender coincide exactamente con tu boca que sonríe por debajo de la que mi mano te dibuja.

   Me miras, de cerca me miras, cada vez más cerca y entonces jugamos al cíclope, nos miramos cada vez más de cerca y los ojos se agrandan, se acercan entre sí, se superponen y los cíclopes se miran, respirando confundidos, las bocas se encuentran y luchan tibiamente, mordiéndose los labios, apoyando apenas la lengua en los dientes, jugando en sus recintos donde el aire pesado va y viene con un perfume viejo y un silencio. Entonces, mis manos buscan hundirse en tu pelo, acariciar lentamente la profundidad de tu pelo mientras nos besamos como si tuviéramos la boca llenas de flores o de peces, de movimientos vivos, de fragancia oscura. Y si nos mordemos el dolor es dulce, y si nos ahogamos en un breve y terrible absorber simultáneo del aliento, esa instantánea muerte es bella. Y hay una sola saliva y un solo sabor a fruta madura, y yo te siento temblar contra mí como una luna en el agua.

 

 

Je touche tes lèvres


   Je touche tes lèvres, je touche d'un doigt le bord de tes lèvres. Je dessine ta bouche comme si elle naissait de ma main, comme si elle s'entrouvrait pour la première fois et il me suffit de fermer les yeux pour tout défaire et tout recommencer. Je fais naître chaque fois la bouche que je désire, la bouche que ma main choisit et qu'elle dessine sur ton visage, une bouche choisie entre toutes, choisie par moi avec une souveraine liberté pour la dessiner de ma main sur ton visage et qui, par un hasard que je ne cherche pas à comprendre, coïncide exactement à ta bouche qui sourit sous la bouche que ma main te dessine.

   Tu me regardes, tu me regardes de tout près, tu me regardes de plus en plus près, nous jouons au cyclope, nos yeux grandissent, se rejoignent, se superposent, et les cyclopes se regardent, respirent confondus, les bouches se rencontrent, luttent tièdes avec leurs lèvres, appuyant à peine la langue sur les dents, jouant dans leur enceinte où va et vient un air pesant dans un silence et un parfum ancien. Alors mes mains s'enfoncent dans tes cheveux, caressent lentement la profondeur de tes cheveux, tandis que nous nous embrassons comme si nous avions la bouche pleine de fleurs ou de poissons, de mouvement vivants, de senteur profonde. Et si nous nous mordons, la douleur est douce et si nous sombrons dans nos haleines mêlées en une brève et terrible noyade, cette mort instantanée est belle. Et il y a une seule salive et une seule saveur de fruit mûr, et je te sens trembler contre moi comme une lune dans l'eau.

 

- Capitulo 7, de “Rayuela” (Marelle) -

 



 


 

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Monsieur Pivert dans mon jardin

Publié le 27 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

Monsieur Pivert dans mon jardin

Un mardi de grand soleil, un beau ciel bleu et un tapis épais de feuilles mortes, voilà qui suffit à monsieur Pivert pour se laisser prendre en photo, à ma grande joie...

 

 

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Un halo dans les cordes

Publié le 26 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Un halo dans les cordes

Un halo dans les cordes

 

Le vent du Nord sur les coteaux joue sa partition d'automne. Un coussin craquant de feuilles roussies tapisse le sol, dans le ciel un épais manteau gris frissonne.

La balançoire vacille, chamboulée par le souvenir d'enfants rieuses au tendre de l'été. Loin d'elles la vie devient monocorde...

Aux griffes des branches nues, j'ai le cœur écorché. Derrière mes yeux sans tain, d'autres souvenirs plus anciens affleurent. Aucun feu n'a la force ce matin d'éteindre le vif halo qui ruisselle dans mes larmes.

 

 

Ecoute Mark Knopfler - The long road, Why worry et les suivantes...

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Ce soir on se régale...

Publié le 23 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Miam !

Parce qu'il n'y a pas que la lecture et l'écriture dans la vie, voici des pommes cannelle façon Melba

Parce qu'il n'y a pas que la lecture et l'écriture dans la vie, voici des pommes cannelle façon Melba

avec leurs chouquettes (à peine sorties du four)
avec leurs chouquettes (à peine sorties du four)

avec leurs chouquettes (à peine sorties du four)

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Frou-frou

Publié le 20 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Coucher de lune

Coucher de lune

Frou-frou

 

Dans l'opale évanescente de mes failles enfouies

évanouie aux yeux du monde qui s'en fout et me plie

à tire d'elles doucement je me défile et m'enfuis

 

 

 

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Ma play list du matin

Publié le 20 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

Ma play list du matin

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LSD - Thunderclouds

Publié le 19 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

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Au bord de comprendre

Publié le 18 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée

Je partage souvent ce genre d'ennui.

Je partage souvent ce genre d'ennui.

UN ENFANT QUI S'ENNUIE N'EST PAS TRÈS LOIN DU PARADIS : IL EST AU BORD DE COMPRENDRE QU'AUCUNE ACTIVITÉ, MÊME CELLE, LUMINEUSE, DU JEU, NE VAUT QU'ON Y CONSACRE TOUTE SON ÂME. L'ENNUI FLAIRE UN GIBIER ANGÉLIQUE DANS LE BUISSON DU TEMPS : IL Y A PEUT-ÊTRE AUTRE CHOSE À FAIRE DANS CETTE VIE QUE DE S'Y ÉPARPILLER EN ACTIONS, S'Y PAVANER EN PAROLES OU S'Y TRÉMOUSSER EN DANSES. LA REGARDER, SIMPLEMENT.

Christian Bobin

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Encore un 16

Publié le 17 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Encore un 16

Le 16, le premier jour du reste de ma vie...

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Tant de mots

Publié le 15 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs

Tant de mots

Tant de mots

Des mots mailles à l'endroit

des mots mailles à l'envers

des mots souvent maladroits

des mots d'amour parfois

des mots rocaille

des mots galère

des mots d'émois

des mots déserts

des mots, toujours des mots...

des mots désarmants

les mots comme des armes

et moi toujours, toujours

les larmes tendres au fond de moi...

 

 

 

 

 

 

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