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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Bouffée de mots

Publié le 31 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

 

   Bouffée de mots

 

 

 

Dans une cavalcade effrontée les mots dévalent d'on ne sait où, ébouriffant au passage la douceur du jour pour prendre vie sur le terreau fertile de la langue déliée en arabesques magnifiques. Peu à peu, les doigts gourds s'agitent, s'exclament puis engloutissent goulûment la horde dévorante...

 

Écrire. Folie douce et pur séisme. S'envoler plus haut que le ciel pour déployer large les ailes à l'étroit dans leur carcan, et planer, planer encore, se glisser dans la chaleur d'un souffle pour survoler la prairie luxuriante où s'ébattent les mots. Cueillette tentante, la profusion est de mise. Aux couleurs palpitantes s'ajoutent des parfums par milliers qui égarent le désir qui ne sait plus à quel sein s'étancher.

 

Sera-t-il question de se baigner dans le giron du temps ? De la lune et ses courbes pleines ? Des envies d'ailleurs ?

 

Tout est prétexte à s'enflammer au Nirvana pourvu que gagne l'ivresse...

 

Se laisser dévaster toute honte bue par cette tribu sauvage. Monter à cru, par une ou par deux. Décimer l'horizon pour glaner, outre les bonnes raisons, le droit d'exister parée d'oripeaux brûlés par une lumière étrange qui palpite suspendue à la vie. Boire au calice de l'oubli de longs traits gouleyants. Exhumer du fond des yeux les rêves que l'on ignore encore...

 

 

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D'un point de vue littéraire

Publié le 30 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   D'un point de vue littéraire

 

 

Rien ne dépasse. Le jour est à la pluie. Pas une ondée passagère, non, mais une pluie bien installée, qui va réciter sa litanie durant des heures et des heures d'affilée. Ce genre de giboulée battant en douce la semelle sous un épais molleton de nuées, véritable camouflet au soleil, qui du coup se tient coi à des années lumières...

 

Et comme si toute cette fougue faussement modeste ne suffisait pas, le vent, son complice familier, arrive en sourdine pour lui prêter main-forte, molestant de son souffle à peine insolent les feuilles mortes bien calées dans leurs quartiers d'hiver.

 

Seuls quelques oiseaux courageux et deux merles poursuivent leur joyeux remue-ménage sous les haies, sautillant et se poursuivant en courant ventre à terre dans un silence de cathédrale qui a envoûté l'atmosphère.

 

Tout porte à l'indolence. L'heure tamisée au creux du jour, sa lumière grisée du soir au matin.

 

L'odeur d'un café chaud me donne des envies de lait, puis de sieste les yeux mi clos, à goûter encore à la tranquillité de la paix dans mon monde...

 

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Alea jacta est, ou les dés pipés

Publié le 27 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

- un petit oiseau attendrissant, qui chasse sa pitance tête à l'envers, ventre doux offert -

 

   Alea jacta est, ou les dés pipés

 

 

A coups de mots et de jours qui passent je dessine mon idéal. Un héros aux pieds d'argile. Toujours le même. Que j'affuble fort et beau d'esprit, bien au-dessus de la moyenne, bien au-delà de ses moyens d'alter ego.

 

Je m'y engouffre en fermant les yeux, ignorant superbement la petite voix qui elle seule sait que je me vautre irrémédiablement en allant vers l'inévitable déconvenue.

 

L'histoire est toujours la même. Une histoire d'égales longueurs d'ondes, de mots qui résonnent en échos suaves et divins, autour desquels va se bâtir mon empire des sens, ma délicieuse volupté et mes désirs hors du commun.

 

J'enguirlande mon quotidien de rêves mijotés à l'unilatérale. Je suis le Yin et le Yang, celle qui raconte, celle qui vit et celle qui crée son propre décor pour mieux en souffrir ensuite.

 

L'histoire est douce car la connivence s'est mise sur son trente-et-un. Un costume sur piédestal que je taille à ma convenance. Parfait sous toutes les coutures, à condition toutefois d'occulter la raison.

 

Cela dure plus ou moins. Au moins, le temps que durent les roses. Au plus, le temps que met le soleil capricieux à darder tous ses feux sur la scène, et que je daigne enfin rejoindre, recroquevillée dans le coin le plus sombre, le plus reculé de l'histoire, la déception. Fidèle compagne de route qui m'attend toujours pieds et poings liés.

 

Je suis la marionnette de mon propre théâtre. Là où d'autres savent écrire des scénarios, je ne peux que les vivre, plongée vive dans l'instantané. La technique, voilà ce qui me fait défaut... Mais je hais les modes d'emploi, les notices explicatives, je dois me brûler les ailes aux feux de la rampe au risque d'y laisser ma peau. Victime consciencieuse et consentante offerte à des dieux barbares pour assouvir des lois obscures qui échappent à mon entendement.

 

Ainsi soit-il !

 

Je n'apprendrais donc jamais...

 

L'intuition est pourtant forte. Je connais le discours par cœur. Dès le premier mot, quand tout reste encore à écrire, déjà la fin clairement s'affiche en bas de page. Pourtant je devine que je pousserai malgré tout jusqu'aux limites d'un suspens monté de toutes parts, dont je ne suis pas dupe, et j'en reviendrai défaite et blessée, les illusions perdues corps et âme encore une fois.

 

Et je ne sais comment me sortir de cette spirale infernale. Ni pourquoi il me faut y revenir sans cesse. Comme si la cuisante désillusion était ma punition pour une faute commise dont je n'ai pas mémoire...

 

 

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Fondue de ciel

Publié le 25 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Fondue de ciel

 

 

Il y a ces matins où ma pensée glisse sur le vide improbable au-delà de ma fenêtre ouverte sur l'horizon immuable, et m'entraîne vers la méditation chevauchant bride sur le cou au travers mes ciels romantiques qui collent à ma peau.

 

Ces matins de froide solitude, dans le limpide des choses et leur absence, dans le fond torturé des souvenirs emmêlés au pays de l'angoisse, où naît en silence le siècle des sanglots.

 

Il y a ces printemps, il y a ces hivers, ces feuilles mortes et fauves d'où renaît la vie. Il y a ces automnes accumulés au fil des jours sans mémoire qui fardent des soleils perdus qui ne reviendront plus.

 

Il y a ces sillons creusés de mes mains sur la terre. Méandres égarés derrière de noirs roseaux qui bordent la rivière et filent se noyer dans l'immense de la mer.

 

Il y a les oiseaux de passage et ceux qui ne passeront jamais. Il y a trop de sable éparpillé sur mon chemin pour que les grains se souviennent, trop de lune égarée en janvier.

 

Je n'ai d'autre littérature que mon âme, cet être dispersé qui dans sa hâte d'exaltée illumine la lumière banale de mes jours ordinaires. Car j'oublie souvent de rêver mes rêves jusqu'au bout. Et lorsque s'ouvre un abîme au milieu de mon âme, j'engloutis les mots imparfaits pour tenter de coller à une réalité à peine vive...

 

 

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La brûlure des jours

Publié le 22 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

 

   La brûlure des jours

 

 

Sur le bord bleu de mes rêves

lovée tendrement enrobée de lune

le bonheur sage suspendu dans l'entrée

à l'Est de l'univers j'ai vue sur l'astre roi

 

A peine l'aube froissée bâille et s'étire

le soleil au fond de mes yeux trouble

d'un éclat lucide au miel mêlé

mes rires endoloris larmes séchées

 

J'ai le cœur serré dans l'encrier

mes doigts entachés de mots

mes lèvres closes

brûlent au silence glacé

 

Un désir innocent fou bat la chamade

la raison embrasée dans mon ciel nomade

 

 

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... Sursis ...

Publié le 15 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

El viento gitano se fue llorando su corazón como un rayo de sol
sembrando el polvo de sus pasos
en el canto de los pájaros el perfume de la flor
y en las nubes del cielo ardiente

"Cœur tattoo" Katie, à l'Ombre des Mots

 

  ...    Sursis    ...

 

 

- Long soupir...

- Qui est là ?

 

Mes souvenirs, armée d'ombres

grouillent et envahissent mes ruines...

 

- N'oublie jamais !

- Quoi ?

 

Un brouillard épais poisse sur ma peau d'égarée

rigolade aigre-douce de rides en cascades

mes mains glacées, paumes larges offertes

 

Au nez du soleil...

 

- Je suis née au crépuscule

- Il y a mille ans...

 

Ligotée pour l'éternité à la ligne d'horizon

mes oripeaux multidouleurs claquent au monde

et m'écharpent à vif aux épines du chemin

 

 

 

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Mon pays de nuit et de Lune

Publié le 10 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

    Mon pays de nuit et de Lune

 

 

La Lune pleine éblouie de soleil

un sourire épanoui sur sa face ronde

ses bras majestueux tendus au ciel

convoque le dieu des Tambours

 

Jusqu'aux premières lueurs du jour

dans sa course autour du globe

enlaçant de nuit la Terre

aux sons des tams-tams de l'univers

toutes deux enivrées de joie

pâmées d'être en vie danseront

 

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I have a dream, que les hommes demain...

Publié le 7 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

- Couleurs d'un crépuscule d'hiver, hier soir sous la lune -

 

   I have a dream, que les hommes demain...

 

 

Je ne dois pas être la seule à faire ce rêve, à le ressentir.

 

Ce qui peut me donner cette impression de mise en aparté à un moment donné, c'est que nous ne pensons pas tous en même temps de la même façon, comme dirait Monsieur de La Palisse...

 

Fort heureusement, j'ai envie de dire !

 

Imaginons furtivement que toute la planète sombre au même moment dans le chaos d'un de ces désarrois qui nous traverse tous, au moins une fois dans notre vie. Ce serait l'hécatombe XXXL assurée, l'extinction pure et définitive de la race humaine, à tout jamais balayée de la surface du globe. Car, et peu importe la façon, nous aurions tous au même moment l'envie irrépressible de nous tirer, qui une balle dans la tête, qui se pendre haut et court, qui se noyer dans l'eau de son bain, etc etc...

 

J'entends déjà d'ici les hip hip hip et les hourras de victoire des pessimistes acharnés. Eux qui ne voient l'humanité que comme une armée nocive de cancrelats teigneux juste bons à détruire notre Terre-mère. Eux, toujours en train d'essayer de culpabiliser leurs semblables avec leurs discours moralisateurs. Toujours en train de se poser comme les détenteurs de la vérité suprême, qui n'est que leur pensée unique...

 

Pour m'être trouvée parfois des deux côtés du même miroir, je ne leur lancerais pas la première pierre. Il m'est arrivé à maintes reprises de pleurer devant la somme de bêtise impensable que certains moutons de Panurge sont capables de déployer. Leur facilité à se prosterner, obséquieux et fourbes, devant le plus petit galon de la moindre des autorités, me donne encore souvent envie de gerber. Sans oublier cette inclination naturelle qui les incite à avaler les couleuvres dont le pouvoir du moment les nourris pour les manipuler à sa guise. Ou encore, cet instinct grégaire qui exhorte des foules d'abrutis à se repaître du spectacle devant l'échafaud.

 

La liste est encore longue, tant elle peut se greffer à volonté de stupidités et de violences qui courent le monde. Pourtant, ce qui me rattache à trouver belle la vie, c'est un formidable espoir porté sur ses générations futures. Les hommes de demain sauront, c'est certain, mener à bien leur barque entre les flots tumultueux de la vie, comme l'ont menée avant eux la clique entière de leurs aïeux.

 

Dans cet équilibre fragile entre le bien et le mal, je reste persuadée que le bien a une longueur d'avance. Courte longueur, mais elle fait la différence.

- La lune de trois-quart pleine, hier aux alentours de 18 h 00 -

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Meilleurs vœux 2020

Publié le 6 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs

 

   Meilleurs vœux 2020, en chantant encore...

 

Bonne année à vous tous qui passez sous mes mots.

 

Quoi de mieux, pour vous souhaiter cela, que cette magnifique lettre de Jacques Brel, ses vœux de janvier 1968 au micro de Europe 1.

 

Quoi de mieux aussi pour moi que de commencer l'année en chantant encore..

 

Alors, ''clic gauche'' sur le lien ci-dessous et écoute :

Cat chante ''Comme d'habitude''

 

Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille....

Jacques Brel (Janvier 1968)

(suite) ... Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.

Jacques Brel

Les chatons du noisetier, ce matin. En arrière plan, les pins pleuraient au rythme du gel de la nuit fondant sous l'ardeur du soleil.

Les chatons du noisetier, ce matin. En arrière plan, les pins pleuraient au rythme du gel de la nuit fondant sous l'ardeur du soleil.

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Rafraîchir la page

Publié le 4 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Rafraîchir la page

 

 

Je me perds souvent en conjectures de tous poils.

 

Facilement influençable par tout ce qui cogite à mon dernier étage, je subis de plein fouet le marasme, tantôt dans le brouillard, tantôt dégoulinant piètre jusqu'au bas de mes chaussettes qui plissent, désespéramment recroquevillée sur mon sort de pitoyable naufragée de la vie.

 

Jamais je ne me déteste autant que dans ces moments de chiffes molles, pleurant sans savoir pourquoi, ne sachant où je veux aller exactement, ou peut-être le sachant trop, justement...

 

Alors, parce que gamberger en permanence est mon destin – en plus des larmes, je me penche avec sérieux sur la question.

 

Se pourrait-il que je sois devenue à ce point bête, de ne pouvoir supporter la moindre émotion sans qu'aussitôt la machine s'emballe, tremble et palpite ?

 

Je suis obligée d'en convenir : il me faut de plus en plus de temps pour digérer les changements de caps et de vents contrariés. Obligée de me rendre à l'évidence.

 

Et c'est ainsi, en déconstruisant le mécanisme, que je réalise mon travail d'ouvrière méticuleuse colmatant tout doucement, jour après jour, les brèches et les failles dans mon système de défense intérieure, pour ne plus avoir, comme une plaie béante, la souffrance à vif.

 

Il s'agit d'un labeur qui se met en marche plus ou moins consciemment, comme une espèce de réflexe, d'instinct de survie.

 

Dès un bonheur prochain annoncé, je ressens la piqûre du dard. Car je sais inéluctablement qu'une fois la joie passée il me faudra reconstruire ma carapace durant un laps de temps éprouvant. Dans ma réalité, la joie, comme si je ne la méritais pas, s'accompagne presque toujours de frustration. Celle que je ne peux m'empêcher de mettre en balance. Et bien sûr, c'est toujours du mauvais côté qu'elle m'entraîne et me fait chuter.

 

C'est lors de ce travail harassant, de tricotage et détricotage permanent, que m'atteint jusqu'aux larmes débordantes une effroyable nostalgie, comme si mon cœur allait imploser en plein vol me faisant prendre une conscience aigüe de l'éternité où je n'ai pas ma place.

 

Dans des moments pareils, où je me vomis par tout mes pores, je finis toujours par me rendre détestable aux yeux du monde entier. Après tout, peut-être que finalement je ne mérite que ça, d'être abandonnée...

 

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