Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Quand je dis oui avec la tête et non avec le cœur

Publié le 29 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Quand je dis oui avec la tête et non avec le cœur

 

 

Ce n'est pas tant au gré de mes envies

mais d'un vouloir où je ne maîtrise rien

 

 

Parfois lorsque mes doigts disent oui

la confiance prend froid et me quitte

bouclée dans la peur débile du ridicule

ma pensée se trouble et le doute s'installe

 

A l'heure endolorie où le cœur empesé

m'emprisonne entre ses plis d'apprêt

la candeur pendue aux illusions mièvres

de toute sa morgue déconvenue me chavire

et me rend triste à en mourir encore une fois

 

J'ai comme une écorchure de chat mouillé

à l'allonge bizarre de mon ombre de zèbre

une étoile ancienne qui ne sait cicatriser

cousue indélébile comme peau de chagrin

sur la béance éperdue de mon accent blessé

- sur les remblais du chantier d'en face poussent des fleurs -

commentaires

Rapt en blanc

Publié le 27 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Rapt en blanc

 

 

Sur le rebord d'un matin posé de guingois

l'aube de perles roses et bleues penchée sur l'horizon

entre ses doigts de fée ensorcelle le ciel

et dévalise mon âme pour un collier de mots

 

Ces mots noués d'opaline tendre et de feu mêlés

comme des images éboulées brodées d'or

enflamment le brut de ma langue

brûlent au palais la gorge serrée

 

D'un pas lisse je glisse et me pâme

et la magie de l'envie dans le suave me ravit

mais à peine évanouie mise à mal je déglutis

un maudit silence une fois encore me damne

 

 

commentaires

Ecureuil story

Publié le 25 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

Un jour de mai, avec mon ami sauvage l'écureuil malin, qui a pris ses aises dans mon jardin.

L'hiver finissant, le flambant roux s'estompe de son pelage. Il en reste néanmoins suffisamment pour apprécier la brillance de son panache.

Ce jour-là, il s'est laissé approcher un peu mieux que d'habitude, certainement captivé par tout ce qu'il déterrait dans ses cachettes oubliées...  Il est pourtant très remuant, ce qui explique le flou de certains clichés.

 

commentaires

Fado facile avec cordes pincées

Publié le 24 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Fado facile avec cordes pincées

 

Avec en guise de muse un ressort parfois dur, pour forcer la dose et pousser devant, si le fil des jours m'amuse, il m'interroge souvent...

 

 

D'où me vient cette peine lorsque je ferme les yeux

loin de ceux que j'aime et qui me rendent heureuse ?

 

Encore un matin vaille que coûte avancer

prendre à deux mains le pouls de l'envie

tâtonner le plaisir du bout du pied

se retrouver vivant

debout sans le vouloir vraiment

jouer au sens à donner

au jour bleu de méthylène qui se lève

pour faire semblant

- car seules les larmes savent...

couvrir d'éclats de rire la nuit bouleversée

 

Aveuglée de vérité baisser les paupières

sur des yeux où le ciel a pleuré

et m'endormir d'un trait à la verticale

à l'envers jusqu'à la nuit d'après

en me racontant de belles histoires

la vie en vrac et les rêves défaits

 

commentaires

Emil Cioran et quelques citations

Publié le 23 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

 

“Le délire est sans conteste plus beau que le doute, mais le doute est plus solide.”

Cioran

“Quand on doit prendre une décision capitale, la chose la plus dangereuse est de consulter autrui, vu que, à l'exception de quelques égarés, il n'est personne qui veuille sincèrement notre bien.”

Cioran

“On doit se ranger du côté des opprimés en toute circonstance, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu'ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs.”

Cioran

“L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone.”

Cioran

commentaires

D'un pas à l'autre

Publié le 23 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   D'un pas à l'autre

 

 

Pas un ni deux ni trois

mais une foultitude de pas à l'envers

l'émotion toujours de travers

cherchant le pas qu'il faut

le pas à l'endroit

le bon pas à faire

celui que je ne sais pas

 

Pas perdus et faux pas

sur la poussière du chemin

mes pas vagues à l'âme

et l'espoir se délite

 

commentaires

Dégoulimatias

Publié le 22 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Dégoulimatias

 

 

Épanchée la verve dégouline

pluie drue poussée au débordement

dans un verbiage insensé déversoir

crues de l'âme à mon cœur défendant

 

Embouteillage sur le bout de ma langue

un flot angoissant entraîne le marasme

et la pensée enlacée dans la valse vacille

vertige incessant au bord de l'abîme

 

Les mots disent comme ils viennent

et moi je maudis leur allant haut perché

sur l'échelle du bleu où ils gravitent

donnant à moudre pour épurer l'ivraie

 

 

 

commentaires

L'existence dans ses interstices

Publié le 21 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   L'existence dans ses interstices

 

 

Glissée par inadvertance dans la vie

genre graine semée qui l'aurait pas fait exprès

le parachute bousillé par avance

comme sont souvent les actes mal réfléchis

poussée par un instinct manu militari

somnambule tombée du lit de la lune

sur un tapis de sol aux ressorts déglingués

obligée de me hausser pour être là

le cheveu limite insolent sur la langue

elle qui baragouine dans le potage

étrange moussaillon largué ligoté

loin très loin de son bastingage

surprise et peu fière cherchant le fétu

tour à tour paille de fer et paillasson

grattant et grattée tel un loto millionnaire

sensée être sans avoir jamais rien demandé

l'heureuse élue aux rêves limites imposées

 

J'ai le ras-le-bol en poupe

des pas trop attendus

des règles débiles infligées

société no sense et monolithe

des remue-méninges d'office

freins à la vraie liberté

ruinant la pensée détricotée

 

Ras-le-bol de l'inertie

des croisades les bras croisés

d'un rouge de moins en moins sang

d'un monde vieille vadrouille friponne
 

J'ai un vain je-ne-sais-quoi

un tord-boyaux qui me prend aux tripes

me désespère et me crispe

m'exaspère bien malgré moi

 

commentaires

Photoflore

Publié le 16 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

- Les œillets jusqu'au ciel -

- et au milieu, entre les fraises sauvages, les œillets roses, le pavot et la cinéraire maritime, trône l'ancestrale verveine en train de renaître -

- Promesse de fraise sauvage -

- Derrière les feuilles, les plumes... celles d'une mésange virevoltante pressée de cueillir le déjeuner pour ses nouveaux-nés qui l'attendent au nid -

- Mini panorama mimi -

 

commentaires

Fernando Pessoa et quelques vérités... ou un matin le cœur chamallow

Publié le 16 Mai 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

Fernando Pessoa et quelques vérités... ou un matin le cœur chamallow

Merci V., pour m'avoir donné l'envie de relire Fernando Pessoa en me soufflant une de ses belles citations :

" Je n'ai ni ambition ni désir.

Mon ambition n'est pas d'être poète.

C'est ma façon à moi d'être seul"

 

à lire en musique  :

Mariza - Há uma música do povo - Poema do Fernando Pessoa

La seule façon de faire qu'il y ait des choses nouvelles, et de sentir des choses nouvelles, c'est de faire du nouveau dans ta façon de les sentir.

Le livre de l'intranquillité (F. Pessoa)

La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu'ils voient ou ce qu'ils pensent. [...] La littérature tout entière est un effort pour rendre la vie bien réelle. Comme nous le savons tous, même quand nous agissons sans le savoir, la vie est absolument irréelle dans sa réalité directe : les champs, les villes, les idées, sont des choses totalement fictives, nées de notre sensation complexe de nous-mêmes. Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature.

Le livre de l'intranquillité

La liberté, c'est la possibilité de s'isoler. Tu es libre si tu peux t'éloigner des hommes sans que t'obliges à les rechercher le besoin d'argent, ou l'instinct grégaire, l'amour, la gloire ou la curiosité, toutes choses qui ne peuvent trouver d'aliment dans la solitude ou le silence. S'il t'est impossible de vivre seul, c'est que tu es né esclave. Tu peux bien posséder toutes les grandeurs de l'âme ou de l'esprit : tu es un esclave noble, ou un valet intelligent, mais tu n'es pas libre.

Le livre de l'intranquillité

Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs!
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme.
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes !

Le livre de l'intranquillité

commentaires
1 2 > >>