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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Paul Eluard, deux poèmes

Publié le 29 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur

Paul Eluard, Poète

Paul Eluard, Poète


La terre est bleue


La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Paul ÉLUARD - Recueil "L'Amour la poésie" La terre est bleue

Je t’aime


Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Paul ÉLUARD - Recueil "Le Phénix" (hommage à sa muse Dominique)

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Belle est la vie et perfide

Publié le 29 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Belle est la vie et perfide

 

Je n'aime pas cette idée que la vie est belle

simplement parce qu'elle ne tient qu'à un fil

peut-être que je l'accepterais mieux si ce fil cassait franc et net

car j'ai beaucoup de mal avec les fins cafouilleuses

 

Pourquoi faut-il rajouter au mystère la souffrance ?

pourquoi dois-je poser des questions indubitablement sans réponse ?

 

Ai-je l'outrecuidance de considérer l'être humain comme la créature suprême ?

une créature royale avec son agglomérat de cellules et de minéraux en tous genres

avec son droit absolu de ne jamais souffrir

jamais s'éteindre...

 

C'est le genre de question qui m'englue encore pire dans l'angoisse

 

Je le sais pourtant, je sais le gros bordel !

la malfaçon fait partie de la nature

l'homme étant un produit de la nature

normal que la maladie et les cataclysmes guettent

 

Je ne peux me résoudre à accepter le fait

- évident et vilain fait -

je ne peux me résoudre

le cœur en miettes tant c'est insoutenable

à ne pas être dieu le père tout puissant

celui qui sauve les siens et leur épargne les tempêtes

 

Comment faut-il penser pour penser mieux ?

 

J'ai bien tenté de ne plus penser du tout...

pas folichon !

le retour du bâton est magistral

 

Alors j'ai tenté la pensée raisonnée...

Oui, mais elle ne tient pas la route longtemps

dès le premier relâchement la Dame à la Faux

qui rôde mieux que personne dans les parages

resurgit de la peur et de son coin d'ombres

avec le sourire suave et assuré de celle qui sait

 

Je ne peux que me résoudre et subir

comme devant les imbéciles rois

pauvres d'eux qui se croient invulnérables

à baisser les bras

à baisser d'un ton

pour m'enfouir tête haute dans le sable

certaine d'une seule chose

le point final en boomerang

 

 

 

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Des pousses tendres habillent le ciel

Publié le 28 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

   Des pousses tendres habillent le ciel

 

Emmaillotée à fleur de peau

depuis ce jour froid où je suis née

triste et ardue avec mes rires infinis

ainsi chemine mon illicite fortune

à contre-pas du bon sens balisé

sur un sentier cru érodé de sel

qui troue mes poches vides

et brûle à jamais mes semelles

 

Derrière mes cicatrices rides lisses

hélas où rien de bien ne transparaît

dans le catimini des courbes

et des couleurs tendres du jour

le naïf estompe en douce ma peine

 

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Déroulé-boulé de Printemps

Publié le 26 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Déroulé-boulé de printemps

 

Redessinée par le printemps

dans une houle de douceur

la nature m'arrondit

ses lignes enrobent mes couleurs

gonflent mes flancs

m'habillent de verts tendres

cachant aux regards curieux

le chagrin d'un oiseau de passage

 

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Un dimanche à la campagne

Publié le 25 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

- Vue sur le pigeonnier -

- Un coin d'herbe sous une trouée de soleil -

- La pervenche penchée sous le buis -

- Sur le pas de la porte, où l'on s'en va et l'on revient -

 - Le houx luisant et piquant poussé là par hasard -

- la ferme loin en-bas -

- Vue par là d'où l'on vient, la route qui se devine tout en haut de la colline -

Et mes deux nouveaux copains, j'ai nommé Roussel et Lucifer, deux chats inséparables, un couple d'enfer !

Ils sont venus à ma découverte sans chichi, sans tralala, prêts à toutes les facéties pour me plaire. Ils m'ont tourné autour toute l'après-midi, ne me lâchant pas d'une semelle, au point qu'il a fallu vérifier à deux fois qu'ils avaient déguerpi de la maison avant qu'on ne ferme les portes jusqu'au prochain week-end.

Mais la vie des chats dans la campagne aveyronnaise et de courte durée, pas sûr que je les retrouve à mon retour...

 

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Déchirure en dentelle

Publié le 23 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

  Déchirure en dentelle

 

Des trains filant à vive allure dans la nuit

de gare grise en gare sale

entre des tunnels étouffants

des fumées âcres et la peur infâme

ont happé mon premier lopin de ciel

 

Sur un quai là-bas j'ai laissé

ma vie à peine qui commençait

les regards des miens débordant d'amour

des acquis perdus pour toujours

les caresses à tâtons maladroits

la divine douceur naissante

un trésor de tendresse immense

des manques à jamais intarissables

gouffres sans fond effroyables

condamnée aux larmes assoiffées de miel

mon cœur minot frappé en plein éveil

ma terre natale descendue en flammes

mes rêves en terre étrange éparpillés

 

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Une parole d'homme

Publié le 23 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée

Un saule au soleil naissant

Un saule au soleil naissant

Je suis un homme comme tant d’autres qui est en train de vivre son expérience, un homme qui regarde autour de lui les choses avec humilité, respect, curiosité ingénue et surtout avec amour. De cet amour naissent la tendresse et la pitié que je ressens pour toutes les créatures que je rencontre. Je ne suis pas pessimiste et je ne veux pas l’être, mais ma prédilection va vers ceux qui souffrent le plus, qui sont victimes de la méchanceté, de l’injustice et du mensonge. 

Federico Fellini

Le mahonia, mi-houx, mi-mimosa

Le mahonia, mi-houx, mi-mimosa

Banc pour bains de soleil

Banc pour bains de soleil

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Haut le vert

Publié le 21 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Haut le vert

 

Dans mon âme vrillée de vertiges

sanglote l'espoir effronté

en exergue son audace

le verbe haut clame à qui le veut

le vert de mes rêves opaques

effeuillés d'or où habite le feu

 

Sur la poudre de mes joues

au velours attendri de baisers

un souffle léger dépose les armes

mes cris rauques vautrés dans les non-dits

dont l'ombre est flanquée de douleur

consolent une à une les étoiles

 

 

 

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Matinales

Publié le 20 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Matinales

 

Un matin après l'autre

pas après pas bras tendus vers l'envie

effacer l'horizon pour renaître en soleil

 

Eclipser les larmes retenir la peur

comme un chien fou docile

secouer le drame replier les draps

respirer jusqu'où ça fait mal

le cœur tressé d'angoisse

ouvrir les yeux

puis éteindre la lumière

 

S'épanouir aux lèvres des fleurs

enivrée d'oubli valser éperdue

dans le creux du ciel noyé de bleu

la triste rengaine d'un blues obsédant

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Un ciel apaisé

Publié le 18 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans instantanés

Pour pallier une panne de plume et d'encre, rien de mieux à faire que de chanter et contempler le ciel de Mars, en attendant le retour de splendeurs futures...

 

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