J'ai beau me tenir éloignée des claviers, occupée à des tâches autrement agréables, au bout d'un moment la plume me grattouille. Enfin, quand je dis la plume, c'est plutôt le grabuge qui règne tout là-haut dans ma tête qui titille mon envie de mots écrits, de mots laissés-aller, de mots raconteurs d'une histoire qui sans cesse m'échappe, rebondit et m'aguiche, avec à la fois son mystère et ses feux d'artifices.
Qu'il est bon ce premier temps d'envolée où les pensées mollissant se fondent dans un flou moelleux à souhait, à nul autre pareil. L'impression du tout possible qui alors se dégage ne dure qu'un instant, dans lequel je succombe pour me réveiller plus démunie encore que je ne l'étais dans l'heure d'avant.
Tels les prémices d'un jeu amoureux que l'habitude viendra éteindre dès la passion assouvie.
Là réside peut-être le nœud de mon histoire : ne jamais aboutir complètement pour pouvoir recommencer à l'infini ce jeu du chat qui lâche sa souris à peine prise, pour pouvoir continuer à se pâmer dès lors qu'il croit la tenir serrée dans sa petite gueule d'amour, et que tout se délite prestement le laissant affamé des délices rêvés...
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de la politique pure et dure, celle qui gère les pays, les sociétés, celle qui ne donne qu'aux riches en oubliant le partage équitable des richesses de la Terre, celle qui s'arroge le droit de tuer son frère humain sans soulever de haut-le-cœur, ni de révolte qui anéantirait d'un coup de maître toute cette chienlit ...
Non, il ne s'agit ici que de politique ultra confidentielle, mise en œuvre pour accepter de se lever chaque matin avec l'envie d'aller jusqu'au bout.
Creuser la vie en égocentrique devient alors un mode sans violence affichée, pour survivre encore un peu le sourire aux lèvres...
Ainsi, se dire qu'il vaut mieux être vieux supportant ses histoires de vieux qui a vu défiler sa vie comme un éclair, que jeune et souffrant, alité pour toujours dans une chambre d'hôpital.
Se dire encore, qu'il vaut mieux avoir une famille heureuse vivant trop loin, et qu'on voit trop peu, que pas de famille du tout. Se dire et se répéter jusqu'à la lie, qu'il faudrait s'arrêter de rêver à un mélange intergénérationnel joyeux et enrichissant qui n'existera jamais.
Se dire que, non, le destin ne s'acharne pas toujours sur une même personne. Ce n'est qu'un hasard si ma vie a toujours été faite de séparations d'avec les gens que j'aime et qui m'aiment, et qu'il serait malvenu de me plaindre alors que, les neurones dans un relatif bon état, je suis toujours campée sur mes deux jambes, libre de faire ce qu'il me plaît, de disposer de chaque heure, chaque seconde de mes jours.
Se répéter à l'infini, comme pour mieux y croire, que je n'ai pas le droit de m'apitoyer sur mon sort alors que tant de gens vivent des moments autrement tragiques.
Se le répéter et s'en convaincre. Voilà qui n'est pas le pire des karmas.
Demain, je vous parlerai de la lassitude à toujours se répéter en boucle...
Publié le 4 Mars 2022
par Katie à l'ombre des mots songeurs
dansMiam !
J'ai remarqué combien les recettes de cuisine sont peu photogéniques. Il faut être photographe aguerrie pour les rendre appétissantes. Sauf si le hasard s'en mêle...
Aujourd'hui, de simples œufs mimosa ont accepté de se laisser immortaliser.
Allez, hop, une mayonnaise maison, une boîte de thon, quelques œufs durs, une scarole blonde, des olives noires, une poignée de tomates-cerises, et le tour est joué... Clic et clac et reclic....