Les mots émois volés aux nues insondables
libérés éclatent en bleus sur blancs infinis...

Isa est assise au coin de sa fenêtre, pensées perdues derrière le carreau. A l’horizon se noie un couchant éclaboussé de soleil devenu feu et sang.

Lassée, en boucle elle se souvient.

Soixante dix ans passés. Soixante dix grammes d’éternité. Un rien. Un souffle.

Hier encore la paix dormait, l'insouciance fragile.

Que Dieu s’il existe, quel qu’il soit, quel que soit son visage, son nom, où qu’il se trouve, nous vienne en aide et nous protège tous du chaos à venir.

Plus pernicieux que les mots, il y a les regards, les attitudes, les pensées débordantes de chuchotis.

Je n’ai pas attiré l’attention avec les sourires immenses de mes quatre ans, mais parce que je suis la cadette d’une famille ayant atterri comme un cheveu sur le potage dans le bled paumé d’un pays où je ne suis pas née.

Ainsi pourrait débuter le roman d'une vie, ou pas...