Comme un monologue
Quand rien ne vient mais que l'envie de titiller la page blanche est là, mes listes à la gomme de charabia me servent à voir jusqu'où vont mes limites... Et c'est ainsi, de Charybde en Scylla, que je prends la fuite.
Pêle-mêle et en vrac, prenant appui sur mon trouble latent qui dure depuis la nuit de mon temps, voici donc quelques bribes d'une même histoire :
- Le froid d'hiver précoce, ses bras sur mon col, les frissons autour,
- les heures malades de l'atout crève-cœur,
- les bruissements d'elle aux abois,
- l'âme au bois tendre, naissance galvaudée,
- des rafales de clavier dans un black-out qui crépite, et dehors le temps lourd,
- des entourloupes interlopes à n'en plus finir,
- les mots piètres qui font flipper et puis flop, et ricochent sur les murs de l'ennui,
- le vide sidéral autour de moi sidérée la bouche ouverte en carpe diem,
- des turbulences déjantées sous une bouffée légère d'overdose,
- voir Venise et soupirer sur le pont devant le crade de ses venelles,
- cheveux défaits et noués du blond au blanc en boucles sur l'oreiller,
- dormir, rêver, blanchir la nuit,
- se frotter aux heures tièdes du soleil sans vouloir éteindre les étoiles,
- sourire émerveillée,
- un rouge trempé au mitan de nulle part,
- l'encre bleue pour enguirlander les poèmes,
- des effluves de roses à damner un saint,
- une peau de zèbre en damier qui ferait rire le diable,
- trois gouttes de miel pour absoudre la blessure,
- les rousseurs de l'automne pour tout oublier...