Inspiré d'un exercice d'écriture proposé sur un site de poésie que je fréquente
(Merci, Tom, si tu viens à passer par là... )
L'étage obsolète N1
À cet étage, lieu dédié aux antiquités divinatoires, on y trouve ce que l'on n'est pas forcément venu chercher :
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des libertés d'un autre temps, qui n'ont besoin que de leurs ailes pour respirer ;
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des gourous bègues un peu guignols devant la sagesse debout ;
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une armée de vieux réacs qui dansent fichés sur des bambous ;
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des alligators en peau de castor aux dents cariées en carton-pâte ;
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des mines de crayons mal affûtés patibulaires mais presque ;
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un régime de bananes blettes et moisies suspendu à l'envers ;
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une colline pour aller siffler sous les pommiers en fleurs ;
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un afflux de diphtongues qui se baladent en clé de mi au ras du sol ;
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des statues sans-genre dégustant les madeleines de Marcel sous le chêne ;
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des encombrants désencombrés de l'essentiel ;
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un arc-en-ciel daltonien qui enguirlande les couleurs ;
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des coins coupés en quatre courant le guilledou bras-dessus, bras-dessous ;
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des lumières soufflées d'avoir trop brûlé en enfer ;
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la pluie bienvenue, que des chiens andalous prient en devenant loups ;
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un dentier multi-usages pour mordre la vie taille unique à pleines dents ;
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un risotto de poulet crème gingembre-curry ;
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la mer à boire, belle et bête à pleurer un bon coup ;
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sur le bord d'un bastringue un café restreint dans son corset serré ;
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Et un melting-pot de tout et de riens invoquant le ciel et l'orage...