Prise sur le fait
La douceur estampillée en filigrane
estropie un petit bonheur au temps volé
l'espérance flouée une larme folle déraille
sur ma ligne hors limite tout à coup je défaille
Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts
Publié le 28 Septembre 2023 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Prise sur le fait
La douceur estampillée en filigrane
estropie un petit bonheur au temps volé
l'espérance flouée une larme folle déraille
sur ma ligne hors limite tout à coup je défaille
Publié le 24 Août 2021 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Vêtue de vie par la présence magique du mystère, je ne réussis pas tous les jours à échapper à la monotonie d'être le moi présent.
Entre ce que j'ai été, dans mon enfance lointaine, et ce que je suis du haut d'aujourd'hui, tout se mêle et m'oblige à rêver pour me réinventer...
Publié le 15 Août 2021 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
« Je porte en moi une tendresse immense pour ce qui n'a jamais été. Une nostalgie qui me déchire les jours où monte l'orage, dans le bruit de la pluie qui éclate en sanglots. »
Publié le 20 Juillet 2021 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Philosophons un peu
Je ne suis pas assez érudite pour confronter les philosophes entre eux dans les dogmes qu'ils énoncent, cependant je me rends compte qu'ils ont tous leurs contradictions. Et moi, ce qui me passionne par-dessus tout, plus que la vérité divinement révélée et déclarée comme telle par cet enseignement qui se veut infaillible, c'est de verbaliser tout ce qui peut structurer ma vie d'être humain sur Terre, pour mieux accepter de continuer à y évoluer.
J'ai cherché longtemps chez les philosophes qu'ils balayent mes doutes de leurs certitudes, alors que ce sont leurs doutes permanents qui dissipent mes convictions comme neige au soleil. Une bonne partie de ma vie m'aura été nécessaire pour admettre que je suis seule maître à bord de mes décisions et de la façon de mener ma barque. Une grande partie de ma vie pour comprendre que l'enseignement n'est pas fait pour m'imposer ses lois – lois que j'ai toujours refusées dans un premier réflexe purement animal - mais pour me pousser à cultiver ma propre réflexion les yeux grands ouverts.
Certains diront que j'enfonce des portes ouvertes, mais il est si bon de les enfoncer parfois. Ne serait-ce que pour s'affirmer à soi-même sa prise de position, aussi indolente soit-elle.
C'est ainsi qu'aucune idéologie à ce jour n'est arrivée à me convaincre. Je bâtis la mienne pensées après pensées piochées en me situant par rapport au monde, et en me perdant en permanence dans leur complexité.
Le chantre de cette pensée complexe, c'est Edgard Morin. Philosophe et fringant centenaire qui a gardé une vivacité et une sagacité extraordinaires après avoir traversé toutes ces décennies.
Je ne le vénère pas plus lui que ses célèbres confrères depuis l'Antiquité. Cependant, c'est grâce à lui que je réalise à quel point on trouve le boire et le manger dans la philosophie.
Leur grand mérite, à tous ces grands hommes, c'est d'agencer, de mettre en forme et de tenter d'expliquer le monde et nos façons de nous comporter par rapport à ce monde dans lequel nous grandissons.
Si Edgard Morin m'intéresse plus que d'autres en ce moment, c'est parce que, homme contemporain, il est à même de dépatouiller mieux que personne le fonctionnement des sociétés de notre époque. Ce qui n'est pas menue monnaie à l'heure où j'aurais souvent tendance à avoir envie de me glisser dans mon trou, à tout jamais enterrée par mes phobies galopantes.
Entre le covid qui nous rend tous plus moutons de Panurge que jamais en nous faisant trembler de peur comme si mourir n'était pas inscrit dans nos gènes ;
les tyrannies de toutes parts qui ne visent qu'à semer le chaos pour manipuler et asservir la planète entière à leurs seuls intérêts ;
les réseaux sociaux qui, au lieu de créer cette fraternité dont nous avons essentiellement besoin, sont de véritables plaies purulentes qui concentrent tout ce qu'il y a de pire dans l'humanité, déversant haine et violence à tout-va ;
la cupidité et le sordide qui règnent en maîtres ;
notre Terre-Mère qui est en train de lâcher de partout, aux dires des alarmistes, peu instruits, il faut croire, des caprices de notre chère planète. Elle qui, depuis qu'elle est planète, alterne les périodes de feu et de glace. Ces mêmes alarmistes, dans un orgueil démesuré, octroient le suprême pouvoir de tout détruire à l'homme rikiki et insignifiant que nous sommes devant les forces d'une nature qui nous dépasse haut-la-main ;
sans oublier le moustique-tigre et autres joyeusetés bestiolitiques qui nous promettent l'enfer.
Je chagrine souvent sur l'avenir réservé à nos générations futures, mais je me console en me disant que c'est d'avoir trop vécu qui me fait voir le tableau si sombre, et je continue à cultiver l'espoir en misant sur les ressources inépuisables de la jeunesse. Elle qui saura, je le lui souhaite, se montrer comme toujours rebelle et insoumise afin de ne pas se laisser bouffer par la bêtise à l'état pur et par une technologie dévorante avec ce numérique qui ne vise qu'à nous asservir (bis repetita).
Je n'ai jamais été transcendée par une religion qui, en nous accusant de tous les maux, entretient le sentiment de culpabilité comme un joug nécessaire pour nous manipuler. De la même façon, je ne laisserais jamais, aujourd'hui comme hier, une quelconque autorité me dicter ma conduite tant que je roule dans les clous. Et ce n'est que pour entretenir la paix – celle de mon âme et celle avec mes voisins - que je mets genou à terre devant l'écrasante majorité qui dicte les lois de la société dans laquelle je vis.
Promis, dans une prochaine vie, si prochaine vie il y a, je reviendrais en anachorète perché loin, très loin des clameurs du troupeau.
Publié le 11 Janvier 2021 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
La politique des petits pas
Trois petits pas en avant, deux pas en arrière. Ainsi veut la vie.
Dans ce dodelinement, cahin-caha, le temps passe et me surprend encore...
Au dernier étage, tout là-haut, au sommet de ma petite personne, se trouve le moulin à pensées. Jamais il ne s'arrête de brasser l'air autour. Enfin, c'est ainsi que je vois les choses.
La seule énergie dont il a besoin pour s'alimenter et fonctionner, c'est de la solitude. Une bonne et franche solitude. De celles où l'ennui s'est carapaté sans crier gare, sans faire de bruit ni laisser de traces dans le cocon douillet que je peaufine à l'envi.
Pour le mettre en marche, nulle combine n'est nécessaire. Il démarre au quart de tour, à peine les yeux se détachent du monde comme pour mieux y pénétrer.
On pourrait être tenté de croire que les pensées gisent dans un inextricable fouillis, ventre ouvert, tripes offertes au chien errant. Il n'en est rien. Elles ressemblent davantage à des lambeaux arrachés au vent, qui se colleraient par brassées folles aux branches nues d'un arbre gigantesque, pour l'habiller façon multicolore. Un peu comme ces drapeaux à prières qui claquent sur les sommets inhospitaliers de l'Himalaya souhaitant se faire entendre des dieux.
Pour décrypter ces pensées, rien ne sert de se munir de lunettes de vue. Floue de prime abord, celle du moment, lentement mais sûrement, se précise, ciselée par une serpe abusive et magique dans une masse informe, d'où jailliront mille têtes à couper qui n'attendront pas forcément leur tour pour passer à tabac ma pauvre caboche.
De cet imbroglio magistral émergera comme par imprudence la pensée impérieuse, me laissant orpheline de toutes les autres. Celles qui auront pointé le bout de leur nez sans réussir néanmoins à se tailler la part du lion.
Attention cependant de ne pas se fourvoyer en croyant que ce n'est que partie remise pour les pensées recalées. Fauchées à peine ébauchées, jamais la chance ne se représentera pour les faire valoir comme elles l'auraient sans doute mérité.
Avec le temps, j'ai appris à ne plus trop me lamenter sur ces rendez-vous manqués. Bien aidée en cela par le copieux terrain de découvertes à explorer offert par la pensée initiale.
Pour que le tableau brossé soit à peu près complet, il ne faut pas négliger le découragement qui me gagne souvent après ce rude exercice de la pensée équilibriste. Ses cillements sont autant d'étaux propices à réveiller les migraines si je n'y prends garde. Le temps, toujours lui, m'a appris à m'en défaire de la manière la plus simple qui soit. Elle consiste à leur donner le moins d'importance possible, les prenant pour un banal jeu de l'esprit qui n'engendrerait aucune répercussion nocive.
À ce propos, je dois avouer que même si le jeu maintes fois m'enchante, il est des jours où il m'agace prodigieusement, telle la mouche que l'on peine à chasser de devant les yeux et qui revient inlassablement titiller au même endroit. D'autant plus agaçant que je n'ai pas encore trouvé la parade pour clore radicalement le bec à ces rabâchements, abusifs d'autant plus qu'ils ne sont pas particulièrement désirés.
Publié le 25 Novembre 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Les crépuscules endoloris
Mal au je-nous
mal récurrent quand mes redites au petit bonheur
la chance se heurte à ton entendement
toi, l'autre assit en face de moi
qui voudrait plier mes échos à ton écoute
et inversement...
Mais qui se trouve au bout de l'inverse
et de ce fil qui s'échappe dans les murmures du vent ?
Objet dilettante de tous nos désirs
ambivalence soufflant la chaleur et le froid
des mots consumés à double-foyers
Érosion de nos effusions
dans le désespoir des explications impossibles
où le comprendre l'autre n'existe pas
Tourne les mots lus sept fois sous la langue
tu verras seul reste en bouche le parfum délétère
des souvenirs qui n'appartiennent qu'à toi
Et tant pis si dans ton palais aux merveilles
mes sons et lumières ne t'emballent pas
tu chercheras plus loin encore à corriger l'imparfait
te brûlant les ailes au parfait chimérique...
Publié le 24 Novembre 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
La superficialité du monde
Blablate le monde, juste comme ça, pour faire genre...
Pour remplir les interstices béants
oubliant la profondeur vraie des choses
nonobstant les sentiments qui implosent
blessures en raz de marée
déferlante brisée sur la grève
Parlottes en l'air sur n'importe quoi
postillons lâchés en apothéose
sans vraiment en avoir l'air
sans vraiment se mettre en cause
on cause de tout et surtout de rien
les réponses on s'en fout
seul compte le monologue
On monologue sur tout d'ailleurs !
Faut-il apprendre à se taire ?
Donner à penser qu'on a tué le mystère ?
Sur Terre faut-il avaler l'air sans piper mot
mine d'avoir l'air moins idiot ?
Que devenir si le dégoût de la langue et de l'encre s'installe ?
Poussière d'étoile filante parmi les étoiles
dansant sur la pointe des pieds au milieu de la pluie
je vise à me délacer de la folie de ce monde...
Publié le 18 Novembre 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Questions pudiques
Les mots sont impudiques. Très.
Au point que certains jours c'est un combat de tous les instants entre mon envie d'écrire et trouver la force nécessaire pour le faire...
Je parle bien sûr des mots qui disent. Les mots à larmes multiples.
Ceux qui ne sont que des mots pour combler le vide, ne m'intéressent pas.
Je parle d'encre née du sang, trempée à vif dans les sentiments.
Lire qu'on aime mes Mots, m'a laissée interdite.
Ce n'est pas la première fois. Ça non !
Mais c'est la première fois que je ne mets rien en doute.
Je suis encore étonnée... subjuguée... à me poser mille questions qui tournent en rond.
Qui aime mes mots, m'aime moi, donc ?
Comment est-ce possible ?
J'ai le cœur plié en deux, et à l'endroit du pli, une douleur à mourir, insupportable...
Publié le 28 Octobre 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
Facilité off
On peut passer toute une vie à chercher le mode d'emploi. À chercher comment faire pour respirer sans s'étouffer les nuits de peur, quand l'orage en sourdine gronde de nulle part et de partout à la fois.
On peut aussi accepter de vivre sans filet tendu au bord du vide, même si les forces, certains jours, viennent à manquer.
On peut finir par croire que rien n'a vraiment d'importance.
On peut, oui, mais parfois ça ne colle pas...
Publié le 12 Octobre 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans À fleur de pensée
“Maman disait toujours que la vie c'est comme un boite de chocolat : On ne sait jamais sur quoi on va tomber !”
C’est pour cela que je préfère une boite de marrons glacés. De bonne qualité, cela va de soi !
Au début, je veux dire, à cette période de la vie où il semble qu’elle ne réserve que de bonnes surprises, une boite de chocolats est vécue comme une offrande du ciel.
D’abord il y a le regard, la délectation du regard. Il traîne d’un bout à l’autre, de haut en bas. Il se rassasie à loisir, frétillant et gourmand. L’heure est magique, l’imagination bât son plein, les papilles en eau, fondent en rêvant de douceurs aux promesses exotiques. L’œil frise d’excitation en suivant les courbes d’un emballage suggestif qui laisse présager de l’extase à foison.
Lorsqu’il se pose, ce regard, une fois son choix arrêté, et que se tend une main impatiente, commence le doute...
Lancinant, terrible, affreux doute, qui donne à penser que le carré d’en haut, à moins que ce ne soit le rectangle de droite ou encore le cœur d’en bas, est peut-être meilleur que celui en train de fondre sur la langue, sublime pourtant.
Alors vite ! Pour savoir, il faut tout goûter.
Un après l’autre et ainsi de suite, jusqu’à l’épuisement d’un stock inépuisable par nature.
Puis vient l’écœurement, une lourdeur assassine du côté de l’estomac, parfois jusqu'à la gerbe.
Difficile à digérer l’insatisfaction.
Finalement, aucun n’a tenu sa promesse. Ni l’amande aguicheuse trônant sur la ganache de l’un, ni la pistache craquant sous la dent dans la rondeur d’un autre, ni le chocolat noir à saveur de fève tonka.
C’est bien connu, les meilleurs sont toujours dans la boite du voisin...