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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

Ronde dans l'eau

Publié le 28 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

- Carnon côté mer vue de la terrasse les pieds dans l'eau -

Côté musique : Led Zeppelin - Starways to Heaven

 

  Ronde dans l'eau

 

 

Lancé de la rive un galet vibre

défiant la mort de son poids dans l'eau

oiseau libre il surfe va et glisse

 

Oppressée dans mon coin d'air

je me suis surprise à rêver un monde

en ondulant au gré des vagues

m'unir aux ondes fécondes

 

Nourrie de leur opulence

épanouie je me suis éclatée

bulle légère renaissant à la faconde

la vie stérile engloutie à jamais

- Le Tarn vu du château dans la vallée à Brousse -

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La vie bain d'acide

Publié le 27 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   La vie bain d'acide

 

Offert mots virgules et points liés à la vie

menottes ligotées à l'usage du hasard

de son inexorabilité la décrépitude

rend poignant l'instant présent

 

Vif vêtu de sa beauté éphémère

infime tendre au pied de l'éternité

il dresse son ombre monument fier

fustigeant avec arrogance l'humilité

 

Lorsque seront enfouis les vestiges

la mémoire reculée au-delà des poussières

jusqu'aux larmes perdues dans l'amer

viendra le temps des corps innocents bousculés

 

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Nul besoin d'ailes

Publié le 26 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Nul besoin d'ailes

 

Quand je ne suis que flou et que le verbe m'inonde

s'épanouissent en vrac mes pensées

cul nu assis entre le ciel et la Terre

 

 

Un soir où je m'endormis

sur la joue un rayon de lune pleine

comme un fragment d'éternité

darda mon néant ébloui

 

Fils enchevêtrés volés au vent barbelé

deux ailes absurdes clouées sur le dos

un rêve gamin musait

 

Sous les cils baissés

accoudé au vert du bastingage

dans la boîte de Pandore l'espoir dégouttait

et mon âme gonflant sa veine

peina de bleu mon sang qui fuyait

 

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Tourne le monde

Publié le 24 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

  Tourne le monde

 

  • Toc toc toc...
  • Qui va là ?
  • C'est moi, le rayon de soleil de huit heures du matin... tu te souviens de moi ?
  • Eh comment !
  • Je ne t'attendais pas encore, à peine si je viens d'ouvrir mes croisées.

 

Tout simplement parce qu'un 24 février on ne s'attend pas au retour si matinal de la lumière, aussi timide soit son éblouissement.

 

Parce qu'un 24 février on est en droit de penser que l'hiver n'a pas encore exprimé toutes ses colères, même si on est fin prêt à arracher les derniers lambeaux de froid et de nuit.

 

Je ressentais bien, pourtant, depuis quelques jours, un peu partout, les premiers frissons d'impatience de la vie.

 

Sur les branches à moitié nues des chênes qui s'habillent des chants d'oiseaux bientôt amoureux,

sur la terre qui éclate sous la pression des tulipes, des jonquilles, des jacinthes prêtes à éclore,

dans la vigueur remontant des racines en gorgeant de sève les écorces.

 

Alors, quand le rayon de soleil frappe à nouveau à l'angle de mon carreau, pile poil en ce lieu précis qu'il a quitté quelques mois auparavant, je ne peux que penser que le temps passe fichtrement vite.

 

La Terre, infatigable tourneuse en rond, après un hiver de pacotille s'est déjà requinquée pour grimper au ciel, prête à affronter un nouveau zénith.

 

Te revoici donc, petit rayon de soleil familier...

Ton sourire me réchauffe l'âme en même temps qu'il inonde de lumière ma cuisine et mes pensées.

 

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Hashimoto et ma Tsh

Publié le 23 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

- l'éblouissante lune à l'heure de son coucher -

  Hashimoto et ma Tsh

 

 

Hashimoto. Le nom exotique évoque l'Asie. Peut-être même le nom d'une île paradisiaque entre la mer du Japon et la splendide baie d'Along, près de Cat Ba, qui sait...

 

Cela se pourrait, mais non, Hashimoto c'est tout bêtement le nom d'une maladie auto-immune qui m'empoisonne la vie depuis quelques années déjà et dont on ne guérit jamais.

 

Une maladie tellement banale, que l'on a tendance à banaliser encore plus la légion de ses effets handicapants.

 

On croit qu'il suffit d'avaler la bonne dose de thyroxine de synthèse tous les matins et, hop, la maladie n'existe plus.

 

Foutaises ! Si on ne la soigne pas, le corps se déglingue petit à petit - c'est quand même une petite glande de rien du tout qui commande tous les rouages de ce fabuleux mécanisme - si on la soigne, on atténue tout ça, mais il reste pas mal de désagréments. Il n'existe pas encore de médoc qui régénère complètement un organe en mode auto-destruction.

 

Que ce soit à cause de la thyroïde déficiente ou à cause de la molécule inoculée pour parer au manque, un cortège de bobos s'invitent quotidiennement, avec plus ou moins d'intensité selon les jours et en fonction de la capacité d'endurance du métabolisme de chaque individu, voilà les seules variantes.

 

Je suis la première à penser qu'il existe des maladies autrement plus graves, et que finalement, si c'est la seule épée de Damoclès à me tomber sur la tête, je tire plutôt pas mal mon épingle de ce grand jeu à la con qu'est la vie.

 

Oui, mais voilà, je commence sérieusement à en avoir ras la casquette d'être une hyper sensible à tout, aux sentiments comme aux molécules.

 

Il y a longtemps que j'ai décidé de ne pas me complaire dans la sempiternelle plainte en me considérant comme une pauvre victime. Pleurer sur son sort tous les matins n'est pas la meilleure des thérapies pour continuer à avancer du mieux possible.

 

Pourtant, aujourd'hui, j'ai envie de baisser un peu le masque pour dire haut et fort tout ce qui plombe mon quotidien. Pour que justement, ceux qui partagent mon quotidien arrêtent de penser que ma seule volonté est en cause. Toute ma bonne volonté est utilisée à combattre l'état de grande fatigue dans lequel je me trouve six jours sur sept. Je suis quand même la première punie de ne plus pouvoir faire les grandes balades que j'affectionnais tant, pour ne parler que des balades. Et puis c'est blessant de voir mon esprit de battante continuellement mis en doute, surtout par moi, la principale intéressée.

 

Hashimoto est une maladie sournoise. Elle laisse à penser qu'on est le seul responsable si notre état physique et psychique se détériore. Le psychisme est fortement impacté quand on se rend compte qu'il y a des choses que l'on ne pourra plus jamais faire, et d'autres qui tout à coup demandent beaucoup d'efforts.

 

Je sais depuis le début que cela ne sert à rien de se plaindre, ni de chercher un hypothétique coupable. Ce n'est pas mon genre, c'est tout.

 

Bien sûr, on a envie de hurler de rage quand l'industrie du médicament, en plus, nous empoisonne avec ses excipients, comme si cela ne suffisait pas d'endurer la maladie, mais je suis fataliste de naissance. J'ai hautement conscience de ce que peut le pot de terre contre le pot de fer.

 

Je ne sais plus qui disait que la plus grave maladie c'est la vie. Et la vie c'est quoi au juste ? Des grosses gouttes de pluie qui tombent doucement. Certains vont passer entre ces gouttes, d'autres se prendre les plus grosses sur la tête et d'autres encore juste se laisser éclabousser par l'eau ou encore s'affaler carrément dans les flaques.

 

On peut appeler ça aussi, le destin. Il faudrait être bien présomptueux de croire que l'on peut manipuler le destin. On le subit tout bêtement, en essayant plus ou moins de bien tenir son parapluie. Mais nul n'est à l'abri d'un matériel qui peut foirer au moindre coup de vent ou de ses semelles qui dérapent.

 

Pour avoir lu maints témoignages sur la question, je sais que nous sommes nombreux à vivre ainsi cette maladie, et que quelques autres - j'espère qu'ils réalisent leur chance - vivent sans aucun inconvénient majeur leur maladie, sans les effets pervers du médicament.

 

Ainsi va la vie. Elle qui n'est jamais juste pour personne, ni dans ses largesses, ni dans ces débordements.

 

En ce qui me concerne, je voudrais pourtant qu'elle continue ainsi encore longtemps. J'ai tant de choses à vivre encore et chaque instant qui passe est rempli de tant de beauté... J'apprends à les savourer comme ils le méritent, à mon rythme, tout simplement.

 

Un petit coup de gueule de temps à autre ne peut pas faire de mal, et même si je sais que cela n'intéresse personne, le temps pris pour l'écrire m'a fait du bien.

 

Je suis aussi en droit de penser que mon témoignage pourrait apporter un peu de réconfort, ne serait-ce qu'à une personne sur cette Terre qui lirait ce message, et qu'ainsi elle se sentirait moins seule le temps d'un instant...

 

 

 

 

 

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Graine d'histoire...

Publié le 21 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 

- l'althéa monté en graines -

 

   Graine d'histoire...

 

Un petit bruit s'est glissé parmi les bruits familiers.

Un craquement timide venu de la pièce à côté.

Son insistance a fini par le faire remarquer.

Est-ce un elfe, une fée ?

 

Mon oreille mise aux aguets, malin le bruit s'est fait la malle,

profitant ainsi aux bruits du quotidien qui ont aussitôt haussé le ton.

 

Le tic-tac en ronron de l'horloge d'insistant devient bougon,

dehors un tractopelle bouleverse la terre qui râle,

les freins d'un camion lancé à fière allure crissent,

l'asphalte se plaint,

dans le ciel un avion est en partance, oubliant son panache blanc,

deux palombes se chamaillent.

 

In extremis je rattrape mon imagination partie à la chasse aux papillons, et je rentre chez moi sur la pointe des pieds.

 

Dans la pièce à côté un silence sur ses deux oreilles dort tranquille...

- blessure -

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Telle est prise qui croyait prendre

Publié le 20 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

  Telle est prise qui croyait prendre

 

Je ne sais ni pourquoi ni comment le mal aux mots me prend

malgré moi je les prends en otages

pour un oui ou pour un non je prends la plume

je prends toujours je prends...

 

On le voit bien le verbe se fatigue s'use et se distend

et que dire de mes tics de langage !

En fait et pour le coup reviennent à chaque ligne

avoir et être en font tout autant...

 

Le pire c'est que je m'en accommode facilement

mais quand le facile devient style la déception guette

comme un juste et nécessaire retour des choses

la langue s'empâte le mal au cœur me prend

 

Quel sens donner à la situation ?

Remplir le vide absolument ?

Chercher la raison d'être ?

 

La main sur les yeux pour occulter le néant

je deviens chèvre à tourner autour du dilemme

je veux coûte que coûte retrouver mon soleil

ne plus attendre les bras croisés

dans la posture du yogi effarouché

 

Dans ma part de ciel la mort et l'angoisse

à coups de becs se taillent la part du lion

emportant un à un tous ceux que j'aime

 

Fatalement à genou j'encaisse les gnons

devant l'horloge lugubre qui délivre les heures

tête basse je me rends étouffée par la peur

 

Entre mes doigts paniers percés la vie s'enfuit

je ne sais par quel bout l'apprivoiser

pour éteindre le feu de la soif inextinguible

qui à son tour me prend aux tripes...

- Ce matin, la lune... -

 

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Un riz avec des restes

Publié le 19 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Miam !

- le bouillon fume et mijote –

dommage que l'on ne sache pas encore partager les odeurs !

<>

 Le goût des choses simples 

 

 

Le riz à ma façon, digne descendant de la paella, en plus pauvre mais tout aussi goûtu.

 

Il s'agit d'un riz terre-mer safrané, cuisiné aux épices diverses avec quelques restes.

 

Les proportions sont pour deux bons appétits (trois/quatre si une entrée et de la viande s'invitent au menu).

 

Les restes dans le frigo  :

  • une tranche de poitrine de porc salée et demie sèche, émincée en petits lardons

  • l'arête centrale et charnue d'une queue de merlu d'où mon poissonnier avait prélevé les filets pour un repas fish & chips de la veille (sans pâte à frire, sans mayo mais avec des vraies frites dorées maison :))

 

J'ai rajouté :

  • un oignon blanc doux émincé (n'importe quel autre peut faire l'affaire)

  • une gousse d'ail coupée en quatre

  • deux tomates d'été, coupées en deux et congelées au mois d'août dernier

  • du sel, deux dosettes de safran poudre, une pincée de curcuma, une autre de curry doux, une autre encore de paprika (l'idéal aurait été du pimentón molido, pour remplacer un peu la touche marquante du poivron rouge)

     

Dans une grande poêle huilée :

  • faire revenir tous les ingrédients, dans l'ordre de la liste, une fois fondus et dorés, bien les mélanger

  • ajouter de l'eau (3 mesures et demie pour une de riz)

  • laisser bouillonner 15 minutes environ

  • puis verser en pluie 1 grand verre de riz rond espagnol spécial paella

  • rectifier l'assaisonnement si nécessaire

  • faire cuire 20 minutes à feu alluré, ne pas avoir peur de rajouter en cours de cuisson un peu d'eau si le riz s'assèche trop, puis couvrir une fois le feu éteint, le temps de dresser la table, un temps de repos qui rend le riz meilleur encore à la dégustation

  • servir, arroser avec largesse d'un bon jus de citron et déguster sans plus tarder

  • Miam !...

(désolée pour la photo du plat abouti, l'accu pile de mon appareil photos s'est déchargé avant la fin de la cuisson)

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A l'heure où se couche la lune

Publié le 18 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

 A l'heure où se couche la lune

 

A l'heure lisse de mon horizon

dans la foison des rêves abdiqués

oblitérée au sceau du sacrifice

j'offre au passage des corbeaux

le cri figé de ma vaine existence

 

Les émois au travers de ma gorge

dans l'éboulis des jours passant

chamboulent à mort les vertiges

à jamais esquivent mes élans

 

L'effroi muet en farandole exorbitée

fiché dans l'arrondi de mon sang

au gré de virevoltes enlisées

émoustille et flagelle ma langue

 

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Bataille sous la lune

Publié le 17 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

   Bataille sous la lune

 

Derrière mes yeux évanouis jouissent les mots

fouissant le terreau les merles moqueurs jouent devant ma porte

l'impatience et l'impossible dans un effroyable coeur à corps

vibrent en accord majeur les bras implorants tendus vers le ciel

 

Dans le silence qui frissonne d'or retenu tremble ma plume

les doigts accrochés aux couleurs d'un filet à papillons

 

Il y a dans la forêt divine à la clairière de mes jours

sur le velours inépuisable d'un magma en sourdine

le trésor inestimable des ombres et de mes doutes

 

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