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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

En majuscule

Publié le 31 Juillet 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

En majuscule

J’avais habillé mes amis de A majuscule. J’écrivais ces A éblouissants comme des soleils, pleins d'une lumière qui n'aveuglait que moi.

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Léger comme des froissements

Publié le 29 Juillet 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Léger comme des froissements

Léger comme des froissements le vent m’a dit des choses ce matin, des choses sans queue ni tête, des choses tout simplement.

Il m’a dit, tu vois le bonheur c’est un petit grain de rien, ça se fiche dans le cœur et tant qu’il grandit tu ne sens rien.

Sautant du coq à l'âne il m’a demandé, c’est quoi cette lourdeur que tu te trimbales, t’en as pas marre à la fin ? ça fait combien de temps maintenant ?

Par habitude, j’ai pas répondu, ça sert à rien les réponses personne ne les écoute jamais...

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La gomme de l'oubli

Publié le 28 Juillet 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Seule dans ma tête, tout va bien. C’est sur le seuil que ça commence à aller de guingois. Je pense de travers jamais comme il faut, à côté de la plaque à tout barbouiller. Le pire c’est quand je veux redresser les torts, les maladresses, les mal compris, les silences aux échos pitoyables.

Pire que tout : penser à la place des autres.

Alors, glisser en apnée hors de l’espace, me faufiler dans le coton de l’oubli, ne plus laisser rien paraître gommer les sentiments...

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A l'envers sur la peau

Publié le 27 Juillet 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Le fil des jours, ma muse

Parfois il faut savoir lisser sa peau pour la sauver, pour ne plus se laisser écorcher. Parfois il faut savoir la replier sagement la poser et relever le front.

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Lina et la Lune

Publié le 10 Juillet 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

Lina et la Lune

Dans la catégorie souvenir marquant d’enfance

 

Lina et la Lune

 

 

 

  Ce n'est pas un souvenir que je garde, c’est une multitude fichée en plein cœur.

 

  A deux ou trois exceptions près, la plupart ne sont que des entames de souvenirs, qui donnent l’envie, qui mettent en faim mais qui ne tiennent pas leurs promesses. Des bribes rebattues à hue et à dia, obsédantes. Des boucles rembobinées maintes fois, des tournicotis à vertiges, des lambeaux de mémoire. Mais voici l’histoire de celui par qui tout a commencé.

 

  Je suis née dans un pays où le soleil tape si fort l’été, qu’il assomme tout, y compris le moindre bruit. L’expression « ne pas entendre une mouche voler » a été inventée sous cette latitude, c’est certain !

 

 Seulement voilà, dès que l’astre despote rejoint son ombre, les bruits réapparaissent comme par enchantement. Pour rattraper les heures perdues, le vacarme devient vite assourdissant. Caquetages et cliquetis haussent le ton et s’en donnent à cœur joie. Les portes, les fenêtres s’ouvrent en grand pour faire circuler l’air frais de la nuit amie. La brise du soir se fait douce, dans chaque maison on en fait réserve, on s’agite, on bouge, on crie, on rit, on chante, on danse aussi. La rue s’anime. L’heure est à la pleine vie.

 

  C’est dans cette ambiance que s’inscrit mon premier vrai souvenir.

 

  Je suis bébé. Pour que je puisse participer à la joie populaire sans trop rompre ma quiétude de nourrisson, on approche mon berceau de la fenêtre. J’entends encore les flonflons de la fête qui m’enchantent l’oreille. Je somnole dans cette plénitude, sourire béat aux lèvres. Le souvenir est agréable, doux comme la caresse d’une plume.

 

  Cette même plume sur laquelle je m’évade régulièrement pour aller faire un tour dans les étoiles.

 

  Et tout ça, à cause de la Lune.

 

  J’ai fait sa connaissance un de ces fameux soir de liesse où je suçais tranquillement mon pouce dans mon berceau. Elle balançait tranquillement sa gouaille, suspendue à un coin de ma fenêtre. J’ai dévisagé sans sourciller sa figure aussi ronde que la pastèque posée sur la table. Un large sourire creuse deux fossettes sur ses joues rebondies et plisse ses yeux, lui donnant l’air malicieux. Son regard pétillant de braise est habillé de longs cils recourbés, à faire crever de jalousie toutes les filles de Navarre et d’Andalousie réunies. D’un clin d’œil complice nous devenons amies croix-de-bois croix-de-fer. Elle raconte les histoires comme personne. C’est elle qui va m’offrir l’instinct qui jamais ne me quittera, elle qui va m’apprendre la vie, en long, en large, m’avertissant des travers dont il faudra plus tard que je me méfie.

 

  J’ai pris pour habitude, les soirs où elle disparaît complètement, de partir à sa recherche dans les limbes du ciel. C’est facile, il suffit de suivre à l’envers le chemin de la cigogne qui m’a apportée sur Terre.

 

  Je vous la fais courte, mais c’est ainsi que j’ai croisé, à les toucher du doigt, des hordes d’étoiles. Des fantasques, qui se jettent en pluie dans le vide, des hallucinées, fiancées éconduites, qui traînent au vent leur chevelure de rêves. J’ai connu des anges aussi. Dont un, mon préféré. Clown dans l’âme, il me fait rire aux éclats à chaque rencontre. Son rôle, dit-il, c’est de montrer le bon chemin aux revenants d'en-bas, pour ne pas qu’ils s’égarent dans les nuages. Il siffle, aussitôt une multitude d’oiseaux multicolores jaillit de nulle part pour jalonner la route sur laquelle, d’un geste secret, il a fait éclore un tapis de mille fleurs aux senteurs divines.

 

  J’ai ainsi été bercée trois années durant, sans m’ennuyer une seule seconde dans mon lit de lune. Puis le charme brutalement s’est rompu. Mes parents, après avoir emballé famille et souvenirs, ont embarqués pour l’exil, vers un pays où l’on dort fenêtres fermées.

 

  C’est un soir d’hiver, quand je ne m’y attendais plus, que mon amie la Lune est revenue illuminer ma fenêtre. Il faisait très noir, très froid dehors. Inquiète, je guettais le retour de Papa derrière les carreaux embués par la soupe qui trottait sur le fourneau depuis le milieu de l’après-midi. Lorsque soudain...

 

  Mais celui-là est un autre souvenir. Une prochaine fois, peut-être…

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