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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

l'histoire de rature rainbow

L’histoire de Rature Rainbow : le vertige de la vie

Publié le 5 Janvier 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

L’histoire de Rature Rainbow : le vertige de la vie

Episode 13 : le vertige de la vie

Musique, ratures, tourbillons de couleurs, ciel ouvert et trombes de poussières, le vertige de la vie me gagne. Chaque matin rallume l’espoir, empreinte indélébile fichée au cœur d’un secret.

Lorsque la nuit s’éloigne et qu’elle emporte dans ses brouillards la somme de mes futilités, je repose les pieds sur Terre l’âme vrillée.

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Aux fumées grises

pendues à ma fenêtre

les rêves froissés

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L'histoire de Rature Rainbow : j'ai mal au "je t'aime"

Publié le 4 Janvier 2015 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

L'histoire de Rature Rainbow : j'ai mal au "je t'aime"

Episode 12 : j'ai mal au "je t'aime"

Tu m'aimes, et c'est difficile à vivre.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai dans l'idée que si je mérite l'amour je mérite la peine.

Je gratte le vernis des mots et derrière le néant qui m'engouffre, je ne sens que les spasmes d'un sang perdu qui afflue dans ma veine.

C'est une lame à double tranchant, l'Amour. Elle m'effile et m'ébrèche souvent.

J'ai des tas de questions auxquelles personne ne répond jamais. Elles s'amoncellent dans un coin de mon histoire qu'elles brodent au point de croix, lourd fardeau.

Comment peut-on aimer l'inachevé, l'imparfait, l'imperfectible ?

Souvent je fouette ma raison, parce qu'il le faut, parce qu'ils le disent, pourtant je ne serais jamais que cela et rien d'autre. Une tête à gifler, des pensées trop légères.

Ma vie avance et chaque pas un peu plus je me noie.

 

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L'histoire de Rature Rainbow : coches ratés

Publié le 31 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

L'histoire de Rature Rainbow : coches ratés

Episode 11 : coches ratés

 

J’ai tant de coches loupés à mon actif que la liste exhaustive ne sera jamais comblée.

D’abord les coches des jours givrés, loupés par manque de clairvoyance. Ceux-là me narguent quelquefois, à coup de flashes aveuglants et de musiques faramineuses. J’ai bâti pour eux, dans l’antre de ma mémoire à l’ombre de mes jours heureux, une stèle taillée dans les regrets inutiles, exsangue et désossée.

Il y a eu les coches ratés qui caracolaient trop haut au-dessus des étoiles. Ils avaient besoin de bras suppliants que je n’ai jamais voulu lever.

Et puis ces autres, complètement irresponsables avec des horaires décalés en permanence, que je laissais pendre haut et court les biffant de ma liste dans un geste de rage insupportable.

Comme je ne voulais plus vivre en suspens, usant de l’adage que l’on est rarement mieux servi que par soi-même, un jour de grande chance, j’ai sauté dans celui en partance pour la suite de mes jours, et j’ai fait de mon corps le coche de référence.

Aux pieds, bien calés sur des semelles calfeutrées, j’ai rangé avec soin mes peurs d’avancer et mes pas glissants, puis j’ai celé la clef dans la doublure de mes rêves supendus dans l’entrée.

A l’étage supérieur, lieu traditionnel des hermétismes bouillonnants, j’ai disposé un toit sur pilotis qui laisse entrer et sortir la lumière à son gré. Tant pis pour les courants d’air et l’eau glacée des jours d’orage. C’est là que j’ai assisté à des envolées superbes luttant contre les vertiges étranges qui engloutissaient tout dans leurs volutes. Là, que j’ai supplié Dieu et les siens d’accepter que je ne vénère personne. Là, qu’il m’a tendu en échange une corde salée pour faire claquer mes oripeaux aux quatre vents.

J’ai peaufiné mes coins de bouche et creusé des sillons pour que les sourires à foison déposent leur nacre. Sur le front balayé de mèches rebelles, j’ai dessiné en lettres capitales quelques interrogations.

Certains jours hors du temps, j’ai pu voir l’âme enfouie mouiller au vert tendre de mes yeux et s’accouder au bastingage.

Dans mon ventre, protégées dans l’ambre épais de mes chairs, je porte mal les angoisses du monde, je ne connais pas tous les noms.

Sur le cambré de mes reins, en frissons passion, chute le pommier de l’Eden dans une fougue intense qui fouette mes veines du souffle de terres inconnues.

Parfois, au détour d’un chemin de traverse, il m’arrive encore d’apercevoir le clin d’œil d’un coche malicieux, que la vie emporte dans son sillage et me laisse la langue gourmande…

 

à suivre…   

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L'histoire de Rature Rainbow : guilty

Publié le 22 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

Episode 10 : Guilty

 

Je plaide coupable : je m'appelle Rature Rainbow, un nom indégommable qui durera le temps que dure ma vie.

J'ai une tendance particulière à me lover dans le moindre recoin de tendresse. Sauf que trop souvent, je me fourvoie. Les miroirs aux alouettes sont légions dans les tendres contrées. J'ai seulement posé mes pas dans la poussière. 

C'est tellement rare une tendresse qui tend les bras vers une autre tendresse.

La compassion est un leurre. Elle a été capturée dans un rayon de soleil prisonnier des contrevents à moitié fermés par un jour de trop forte chaleur.

Chacun compatit sur sa propre peine sans se demander vraiment ce que ressent l'autre.

Combien de mes questions restent sans réponse ?

Quatre-vingt-dix-neuf questions sur cent, très exactement. Testé à sang pour sang. 

Pour ne plus souffrir, il faut que j'apprenne à me taire, à me renfrogner dans mes silences, à éteindre mes rires, à remballer la lumière, à étouffer mes mots imbéciles, il faut que j'apprenne à ranger mes crayons de couleurs, mes jouets qui trainent, il faut laisser la chambre propre et vide.

 

 

à suivre... 

 

 

 

 

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L'histoire de Rature Rainbow : à l'encre bleue

Publié le 21 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

         

le même jour de mai (1)

 

 

Episode 9 : à l'encre bleue


       

Vert défendu d'un regard sombre agenouillé dans la forêt des heures étranges, mon corps entier est magma, Terre de feu.

Flammes et fumeroles, pas posés entre pierres incandescentes, passage d'une soif salée qui dégouline dans l'encre bleue.

Les elles calcinées, ma tête éclate à se prendre pour le maître du je.

Mon démon est un gentil diable, qui se perd à la moindre incartade. Pour ne pas avoir à se vendre, il enterre ses pages blanches sous les cendres de mes nuits à fleur de peau. Là où je les consume, aimante, et les récite aux murs hantés d'échos.

Derrière mon ciel chargé d'orages, mes amis de Lune ont la tête dans les nuages. Ils sont mon lourd et tendre horizon, les draps froissés de mes rêves défaits, l'étendue de ma désillusion.

Pour eux, je calme mes ardeurs et les sens adoucis, pensées de miel, j'affine enfin mes caresses d'un revers de main que je veux douce sur le rose enflammé des jours.


 

à suivre... 

 


 

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L'histoire de Rature Rainbow : de mon corps, un monde

Publié le 12 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

du bois et des feuilles

 

 

Episode 8 : de mon corps, un monde

 

 

 

J’ai la tête qui éclate, branches à travers ciel enguirlandées de rayons d’ors et de lune, de baisers gourmands.

J’ai fait de mon corps un monde à lui seul. Imprenable citadelle d’oripeaux sur pieds d’argile.

Au sol, un tapis d’amour épais noie le sombre des jours d’orage. Les murs résonnent du rire des amants.

Suspendus aux fenêtres, entre les rangées de sanglots, des pavots illicites et le rouge indécent.

Dans la chambre du fond dort encore l’enfant, paupières baissées, goulu, il tète son pouce.

Sur le nacré des façades, un crépi ridé tend sa bouille ineffable, rapiécée par endroits.

Par la cheminée, des méandres de colère enfument les nuages, les corbeaux d’un vol lourd battent des ailes et rentrent chez eux.

En remparts, j’ai voulu des fleurs, belles et innombrables, des chants d’oiseaux harmonieux, et par les meurtrières étroites respirer l’azur.  

Emmitouflées dans la douceur, des pensées pleines dévalent les songes sur des rondeurs accueillantes.

Dans les veines ourlées de bleu frissonne le sang...

 

(à suivre ) 

 

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L'histoire de Rature Rainbow : mes jours patchwork

Publié le 8 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

           

Episode 7 : mes jours patchwork


 

Les lendemains de désirs blêmes, je retrouve mes pas délaissés sur mes chemins de traverse.

A l'heure du retour d'entre chien et loup au souvenir exsangue, le rouge de la honte enflamme encore mes joues. 

  

orage-à-l'horizon

 

Le ciel estompe ses orages me laissant fêlée chaque fois davantage, bouffie de cicatrices indégommables.

 

Comme le goût du sucre fondant sur la langue, le temps se remet doucement à la tendresse. 

 

Je voudrais pleurer sur mon sort, mais mon sort, au regard d'autres sorts combien misérables, ne mérite pas que la peine s'attarde. Alors il me reste, piètre cataplasme, les maux et les maudits mots dans une insatisfaction outrée qui parfois s'indigne en me laissant pantoise et que je trempe dans mon café chaque matin. 

 

Je m'appelle Rature Rainbow et nul n'y peut rien.

 



 

 

 


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L'histoire de Rature Rainbow : le portrait

Publié le 6 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

TRIPTIQUE

 

 

Episode 6 : le portrait

 

Un portrait rapide, qui tient en cinq lettres : N.U.L.L.E.

Nulle, comme une rature, comme une impression tenace qui parfois s'accroche et me ronge et me donne envie de me dissoudre dans le néant comme dans un bain d'acide... 

 

Ca me prend souvent les jours de fêtes, quand je me sens plus bas que terre, au trente-sixième en-dessous, près de l'enfer et de la peur des flammes. Quand je réalise que je fais mal tout ce que j'aime faire. Une notion de bien ou de mal toujours assujettie au regard de l'autre, désespérante. 

 

J'ai à ce point démérité ?

En tous points pas conforme avec ce qu'on voudrait que je sois.

Je veux seulement qu'on m'aime, moi... 

 

Pourquoi ça me mine autant ?

Mine est le bon mot. Ca creuse et me torture et me donne des envies d'ailleurs à chaque fois. Ca fait tellement mal que je n'aspire plus qu'à une chose : disparaitre, corps et âme démembrés. 

 

N'avoir jamais existé. Voilà la solution !

Mais on m'a rien demandé. On m'a mis les pieds dans le plat et démerde toi !

Alors je me démerde, mais mal. 

 

 




 

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L'histoire de Rature Rainbow : épisode 5

Publié le 30 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

 

 

l'age de raison-copie-1

 

 

Episode 5  : l'âge de raison


Sept ans, c’est l’âge de raison. Tu parles ! C’est surtout celui où tu commences à savoir ce qu’est la peur. C’est l’âge où tu deviens imbécile. L'âge où tout ce que tu as tricoté depuis ta naissance s'amalgame autour de ce que tu as cru comprendre des choses qui t'entourent. Pour peu que ton coeur soit trop chamallow, t'es foutu d'avance. 

La peur faut pas chercher à la maîtriser. Faut la prendre,  la regarder en face, bien droit dans les yeux, la mâcher, la tourner en bouche sept fois, écouter tout ce qu'elle a à dire, puis enfin, l'envoyer bouler gentiment sous le tapis et te servir de ses leçons. 

Moi, à sept ans, c'est tout le contraire que j'ai fait. Je l'ai laissé s'infiltrer par tous les pores de ma raison. Elle a brouillé mes images et leur a donné le même goût insipide, celui du retranchement dans des coins où y avait pas grand chose à dire, très mal éclairés.

Faut être idiote de se retirer toute seule de la vie. A moins de chercher une excuse en béton pour ne pas participer au méli-mélo sentimental qui agite la planète.

 

...

 (à suivre) 

 


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L'histoire de Rature Rainbow : épisode 4

Publié le 29 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

 

ciel voilé rosé

 

Episode 4 : mon nom, c'est Rainbow


J'ai toujours aimé mon nom. Oh, pas pour le jeu de mots à la con avec mon prénom, non ! Y avait que ma mère pour penser à des trucs aussi débiles. C'était sa façon à elle de faire de la poésie.

J'aime mon nom parce qu'en le disant tout bas les jours de pluie, je finis toujours par faire miroiter les couleurs de l'arc-en-ciel au-dessus de ma tête. 

L'arc-en-ciel, c'est une histoire ancienne que papa m'a racontée lorsque j'avais cinq ans et qu'un bébé était entrain de se la couler douce dans le gros ventre de maman. 

En attendant son arrivée en fanfare pour savoir s'il était garçon ou fille, j'ai décidé qu'il fallait que les choses soient bien faites. Nous étions déjà deux filles et un garçon à la maison. Il faudrait donc que le bébé à venir soit un garçon. S'il était une petite fille, alors je voulais bien me dévouer pour devenir garçon et ainsi équilibrer l'ensemble. Mais s'il était petit garçon, ils ne m'entendraient plus jamais demander l'impossible. 

Je rêvais d'être garçon depuis toujours. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme, mais je me souviens très bien de la ferveur intense avec laquelle je suppliais le ciel de m'entendre. Comme si ma vie en dépendait.

Cela avait dû les inquiéter autour de moi, de voir le sérieux que prenait l'évènement. C'est pourquoi, un jour d'après l'orage, lorsque se dessina dans le ciel un magnifique arc irisé à faire pousser des oh et des ah d'émerveillement à tous ceux qui trouvaient la vie si belle, mon père me raconta cette histoire.

Ce jour-là il me demanda de bien regarder l'arc de couleurs dans le ciel bleu propre. Tu vois comme il est magnifique ? Eh bien, il existe un secret, pour une petite fille qui veut devenir petit garçon. Elle doit monter là-haut, tout là-haut pour faire pipi debout. C'est ainsi que le zizi tant espéré poussera. Mais il faudra que tu sois courageuse, car je ne peux pas t'accompagner, tu dois monter toute seule si tu veux gagner le paradis. 

Mais t'as vu comment il est haut, Papa ? C'est pas possible de monter si haut, comment on fait pour y aller ? T'inquiète pas ma fille, il suffit d'avoir envie, une belle et forte envie, et tu verras une échelle se déplier exprès pour toi, tu n'auras qu'à tendre les bras et t'accrocher très fort. 

C'était très impressionnant de m'imaginer grimper seule au ciel, mais j'étais prête à faire bien pire pour parvenir à mes fins. 

Quelques semaines plus tard naissait mon petit frère. J'ai tenu ma promesse, plus jamais je n'ai parlé de changer la face du monde, mais j'ai gardé mon rêve, bien enfoui au fond de moi. 

C'est ainsi que le mystère restera entier, jusqu'à la prochaine échelle... 

 

 

...

(à suivre)

 

 


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