Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

l'histoire de rature rainbow

Égoïste ego le chant de l'égoïne

Publié le 3 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

-  les chatons du saule au vent, hier à la campagne  -

 

   Égoïste ego le chant de l'égoïne

 

 

Le moment est venu d'un large regard balayant le rétroviseur.

 

Celui précis où j'ai été entraînée dans ce flot tumultueux qui me charrie depuis pas mal d'années maintenant n'est pas limpide dans ma mémoire.

 

Ce qui me donne envie de dire que mes mots ont commencés avec mes maux.

Je me souviens par contre très bien de mon grinçant bonheur doux-amer devant le jeu de mots.

Des mots pour dire les maux. Ah, que j'en étais fière !

 

J'étais tellement mal dans mes baskets. Sur le moment j'ai cru avoir inventé et la douleur et le moyen de l'expurger. Un couple-double magistral en quelque sorte.

 

Je frisais la dépression. Mais au lieu de chercher la cause du mal, je l'ai trouvé toute seule, à mon habitude. Ce ne pouvait être qu'à cause de la propension à la mélancolie de ma nature profonde, à l'instar des poètes du temps jadis, l'absinthe et autres opiacés en moins.

 

A mon habitude aussi, je me suis plantée grave, comme on dit.

 

Pourtant, si quelqu'un vit sans nostalgie, toujours entre deux sourires résolument optimistes et avec les deux pieds bien plantés sur Terre, c'est moi, sans doute aucun.

Mes questions existentielles ne sont que le signe d'une réflexion sur le sens à donner à la vie, certainement pas un naufrage dans la mélancolie. Cela me paraît tellement évidemment aujourd'hui.

 

En vrai, je crois que je n'avais pas très envie de me dire malade, préférant croire que c'était ma quarantaine bien entamée qui m'entortillait les tripes avec son impression désagréable d'être prise en otage par la fuite accélérée du temps.

 

J'ai horreur de la maladie (oui, je sais, je ne suis pas la seule) et j'ai horreur des médicaments. Et puis c'était tellement plus romantique d'avoir le mal de vivre, tout simplement.

 

Les quelques années passées à supporter mon vague à l'âme sans ne rien faire d'autre que de pleurer toutes les larmes de mon corps – et dieu sait combien mon corps peut contenir un stock inépuisable des dites larmes et combien je peux tenir tête longtemps - m'ont néanmoins permis d'aller scruter les tréfonds de mon moi intérieur un tantinet bouleversé par le raz-de-marée cataclysmique du déséquilibre hormonal qui m'était tombé dessus comme une tempête tropicale qui, me semblait-il, allait durer l'éternité.

 

C'est ainsi que lorsque j'ai enfin autorisé le diagnostic à poser un nom sur mon état d'esprit – un banal dysfonctionnement de la thyroïde, rien de glamour en somme – ma douleur vive s'est enfin calmée et ne m'est resté que ce goût pour l'écriture et de tourner en rond autour de notre condition humaine.

 

Car la mort m'angoisse, c'est certain, et même pire. Mais cette peur qui m'habille du soir au matin m'aide aussi à mieux apprécier chaque instant qui passe comme s'il était le dernier.

 

Je n'ai pas encore trouvé le moyen d'affronter le cruel de la vie sans coup férir et peut-être que je ne trouverais jamais le courage de le faire, préférant détourner le regard ou me recroqueviller sur ma peine. Peu importe, commencer à m'accepter comme je suis, finalement c'est un bon début pour le reste de mon existence.

 

Ouvrir mes volets sur le jour nouveau qui pointe à ma fenêtre avec ce même bonheur ineffable qui dilate mon cœur, me remplit d'une joie unique chaque matin renouvelée.

- quelques violettes qui pleurent le brouillard, toi qui les aimais tant... -

commentaires

Hashimoto et ma Tsh

Publié le 23 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

- l'éblouissante lune à l'heure de son coucher -

  Hashimoto et ma Tsh

 

 

Hashimoto. Le nom exotique évoque l'Asie. Peut-être même le nom d'une île paradisiaque entre la mer du Japon et la splendide baie d'Along, près de Cat Ba, qui sait...

 

Cela se pourrait, mais non, Hashimoto c'est tout bêtement le nom d'une maladie auto-immune qui m'empoisonne la vie depuis quelques années déjà et dont on ne guérit jamais.

 

Une maladie tellement banale, que l'on a tendance à banaliser encore plus la légion de ses effets handicapants.

 

On croit qu'il suffit d'avaler la bonne dose de thyroxine de synthèse tous les matins et, hop, la maladie n'existe plus.

 

Foutaises ! Si on ne la soigne pas, le corps se déglingue petit à petit - c'est quand même une petite glande de rien du tout qui commande tous les rouages de ce fabuleux mécanisme - si on la soigne, on atténue tout ça, mais il reste pas mal de désagréments. Il n'existe pas encore de médoc qui régénère complètement un organe en mode auto-destruction.

 

Que ce soit à cause de la thyroïde déficiente ou à cause de la molécule inoculée pour parer au manque, un cortège de bobos s'invitent quotidiennement, avec plus ou moins d'intensité selon les jours et en fonction de la capacité d'endurance du métabolisme de chaque individu, voilà les seules variantes.

 

Je suis la première à penser qu'il existe des maladies autrement plus graves, et que finalement, si c'est la seule épée de Damoclès à me tomber sur la tête, je tire plutôt pas mal mon épingle de ce grand jeu à la con qu'est la vie.

 

Oui, mais voilà, je commence sérieusement à en avoir ras la casquette d'être une hyper sensible à tout, aux sentiments comme aux molécules.

 

Il y a longtemps que j'ai décidé de ne pas me complaire dans la sempiternelle plainte en me considérant comme une pauvre victime. Pleurer sur son sort tous les matins n'est pas la meilleure des thérapies pour continuer à avancer du mieux possible.

 

Pourtant, aujourd'hui, j'ai envie de baisser un peu le masque pour dire haut et fort tout ce qui plombe mon quotidien. Pour que justement, ceux qui partagent mon quotidien arrêtent de penser que ma seule volonté est en cause. Toute ma bonne volonté est utilisée à combattre l'état de grande fatigue dans lequel je me trouve six jours sur sept. Je suis quand même la première punie de ne plus pouvoir faire les grandes balades que j'affectionnais tant, pour ne parler que des balades. Et puis c'est blessant de voir mon esprit de battante continuellement mis en doute, surtout par moi, la principale intéressée.

 

Hashimoto est une maladie sournoise. Elle laisse à penser qu'on est le seul responsable si notre état physique et psychique se détériore. Le psychisme est fortement impacté quand on se rend compte qu'il y a des choses que l'on ne pourra plus jamais faire, et d'autres qui tout à coup demandent beaucoup d'efforts.

 

Je sais depuis le début que cela ne sert à rien de se plaindre, ni de chercher un hypothétique coupable. Ce n'est pas mon genre, c'est tout.

 

Bien sûr, on a envie de hurler de rage quand l'industrie du médicament, en plus, nous empoisonne avec ses excipients, comme si cela ne suffisait pas d'endurer la maladie, mais je suis fataliste de naissance. J'ai hautement conscience de ce que peut le pot de terre contre le pot de fer.

 

Je ne sais plus qui disait que la plus grave maladie c'est la vie. Et la vie c'est quoi au juste ? Des grosses gouttes de pluie qui tombent doucement. Certains vont passer entre ces gouttes, d'autres se prendre les plus grosses sur la tête et d'autres encore juste se laisser éclabousser par l'eau ou encore s'affaler carrément dans les flaques.

 

On peut appeler ça aussi, le destin. Il faudrait être bien présomptueux de croire que l'on peut manipuler le destin. On le subit tout bêtement, en essayant plus ou moins de bien tenir son parapluie. Mais nul n'est à l'abri d'un matériel qui peut foirer au moindre coup de vent ou de ses semelles qui dérapent.

 

Pour avoir lu maints témoignages sur la question, je sais que nous sommes nombreux à vivre ainsi cette maladie, et que quelques autres - j'espère qu'ils réalisent leur chance - vivent sans aucun inconvénient majeur leur maladie, sans les effets pervers du médicament.

 

Ainsi va la vie. Elle qui n'est jamais juste pour personne, ni dans ses largesses, ni dans ces débordements.

 

En ce qui me concerne, je voudrais pourtant qu'elle continue ainsi encore longtemps. J'ai tant de choses à vivre encore et chaque instant qui passe est rempli de tant de beauté... J'apprends à les savourer comme ils le méritent, à mon rythme, tout simplement.

 

Un petit coup de gueule de temps à autre ne peut pas faire de mal, et même si je sais que cela n'intéresse personne, le temps pris pour l'écrire m'a fait du bien.

 

Je suis aussi en droit de penser que mon témoignage pourrait apporter un peu de réconfort, ne serait-ce qu'à une personne sur cette Terre qui lirait ce message, et qu'ainsi elle se sentirait moins seule le temps d'un instant...

 

 

 

 

 

commentaires

Telle est prise qui croyait prendre

Publié le 20 Février 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

  Telle est prise qui croyait prendre

 

Je ne sais ni pourquoi ni comment le mal aux mots me prend

malgré moi je les prends en otages

pour un oui ou pour un non je prends la plume

je prends toujours je prends...

 

On le voit bien le verbe se fatigue s'use et se distend

et que dire de mes tics de langage !

En fait et pour le coup reviennent à chaque ligne

avoir et être en font tout autant...

 

Le pire c'est que je m'en accommode facilement

mais quand le facile devient style la déception guette

comme un juste et nécessaire retour des choses

la langue s'empâte le mal au cœur me prend

 

Quel sens donner à la situation ?

Remplir le vide absolument ?

Chercher la raison d'être ?

 

La main sur les yeux pour occulter le néant

je deviens chèvre à tourner autour du dilemme

je veux coûte que coûte retrouver mon soleil

ne plus attendre les bras croisés

dans la posture du yogi effarouché

 

Dans ma part de ciel la mort et l'angoisse

à coups de becs se taillent la part du lion

emportant un à un tous ceux que j'aime

 

Fatalement à genou j'encaisse les gnons

devant l'horloge lugubre qui délivre les heures

tête basse je me rends étouffée par la peur

 

Entre mes doigts paniers percés la vie s'enfuit

je ne sais par quel bout l'apprivoiser

pour éteindre le feu de la soif inextinguible

qui à son tour me prend aux tripes...

- Ce matin, la lune... -

 

commentaires

Un tout immense

Publié le 23 Janvier 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

  Un tout immense 

 

Quand la route à prendre y va par quatre chemins, les cartes s'embrouillent et le monde perd facilement la boule.

 

Ce monde, où je ne suis qu'un grain de sable crissant sous la dent de la dune, ce monde à fière allure et je l'aime ardemment.

 

Je l'aime plus encore les jours où la pluie lave mes murs. Lorsqu'elle se pose en miroir sur les briques rouges, flamboie l'espoir pour les grains de sable comme moi, grain de sable infime et dérisoire, infiniment plus petit que le mot si grand qui l'écrit.

 

Je dois mourir demain, mais rien ne presse. Mourir, c'est la destinée de tout ce qui naît un jour. Il n'y a que les montagnes, les pyramides d’Égypte, les séquoias et une poignée d'oliviers pour résister au temps qui passe, et donner ainsi l'illusion que tout peut durer.

 

Je porte la mort en moi et pourtant je suis si gaie. Enfin, sauf quand j'ai un peu trop la pensée vagabonde, quand tous les matins revient la nausée avec son goût amer sur la langue.

 

Faut-il être d'airain ou pierre de lune pour ne jamais pleurer sur rien ?

 

Comme les autres, je suis née du limon et de l'argile et de mes mains malhabiles je façonne l'univers à ma démesure. Seule mon âme sait que la peur dirige le monde. Elle a beau fermer les yeux, ma peau le lui crie par tous ses pores, à chaque seconde.

 

Les autres semble si résignés, tellement dociles...

 

 

 

commentaires

Histoire d'un amour

Publié le 14 Janvier 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

partie musique, je chante "Historia de un amor"

 

Histoire d'un amour

 

   A la question, pourquoi j'écris, pourquoi je m'escrime à écrire ces bouts de rien, ces tronçons en délire, pourquoi je bute sur chaque mot qui me raconte à sa manière tant d'histoires, je ne peux qu'écrire encore, pour tenter de débobiner le fil qui mène tout ce cirque à la baguette.

   Délire, cirque, voilà les deux mots clés du moment. Deux mots à déconstruire, à fouiller, afin que dans leurs sens je me perde à chercher le bon qui guide mes pas dans les jours de ma vie.

   Certains écrivent des histoires qu'ils inventent pour remplir le temps qui leur est imparti. Je n'ai pas cette échappatoire, seul m'obsède ce point fixe autour duquel tourne sans cesse mes pensées.

   Que se passe t-il quand mon cœur se laisse étreindre contemplant un tableau éblouissant ? Est-ce de savoir l'image fugace, est-ce de comprendre l'éternité de la beauté sans cesse renouvelée, est-ce de savoir que seule je me délite inexorablement  ?

   Cette recherche est peut-être, elle-même, une couverture qui m'évite le froid du vide, l'effroi de ce rien qu'est la vie. Je dis peut-être, parce que si je dis que je sais, tout s'effondrera, tout sera terminé de ces échafaudages montés pour tromper l'ennui.

   Bizarrement, depuis que le temps de faire tout ce qu'il me plaît m'est donné à profusion, la couverture s'amenuise. Comme si sous l'usure de mes regards plus soutenus elle perdait son duvet isolant. Comme si je m'approchais de la vraie réponse, chaque jour un peu plus.

   Même les rêves perdent petit à petit leur pouvoir de séduction. L'intérêt fond comme une peau de chagrin. Ce qui m'amusait hier encore devient insipide à chaque goutte du temps qui s'écoule. Comme l'impression d'un immense château de cartes en train de s'effondrer sans que personne n'y puisse rien.

   Se peut-il qu'on se gruge à ce point soi-même ? Ou pire, qu'une chose indicible oblige à se gruger pour avancer et tenir debout jusqu'au bout du chemin ?

   Et si appréhender un événement était pire que de l'affronter ? Peut-être qu'il ne se passerait rien de bien extraordinaire à ce que cette situation prenne fin. Peut-être même que ce serait une libération. Alors, à partir de là, est-ce cette libération qui me fait peur, comme pourrait me faire peur le vide immense que j'imagine lorsque je ferme les yeux...

   Les questions sont de taille. Pour apaiser mon angoisse je ne vois pas d'autre solution que de continuer à écrire encore et encore, jusqu'au point de non retour...

 

commentaires

Ma road movie

Publié le 5 Novembre 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

Un pont entre moi et le ciel

Un pont entre moi et le ciel

 

Ma road movie

 

   De mes premiers pas sur ma route, je ne me souviens pas. Ou tout au moins, le souvenir s’est enfui dans ma mémoire sans laisser de trace visible. Sauf mettre l’âme à nue, la bouleverser dans tous les sens, je ne vois pas comment ramener ces pas premiers à l’air.

   Ont-ils vraiment l’importance que je suis tentée de leur donner ? Et en admettant que oui, cela changerait-il ma destinée ?

   En langage de tous les jours, on appelle ça des regrets, et je suis fondamentalement immunisée contre les regrets. Leur stérilité saute aux yeux. Alors pourquoi s’encombrer davantage ?

   Ces premiers pas posés, j’avance déjà fière, poussée par un vent dont je n’ai pas encore la crainte dans le nez. Je me laisse balloter au gré des tourments, des jours de soleil et des nuits de lune en peine…

   J’avance à pas posés et la route me semble sans fin, sinueuse à souhait, escarpée parfois et parfois en ligne droite qui s'étire jusque après l'horizon. Comme seule fantaisie, quelques rares silhouettes élancées d’arbres bordant le chemin se dessinent. Des odeurs et des sons s’emmêlent dans mes premières années d’enfant lisse.

   Puis vient le chahut métallique des trains m’emportant vers nulle part et l’esquisse du premier vrai souvenir qui se défloute pour se graver dans mon sang à tout jamais. C’est à ce moment précis où, désemparée par un effroyable désarroi à nul autre pareil,  je me suis bouché les oreilles et enterrée vivante par peur d’exister.

   Cependant, ma route tenace ne cessait de s’étirer et moi j’avais perdu pied sans vraiment le savoir. Plus j’avançais, plus la Terre se dérobait, plus je doutais, plus je retenais mon souffle et plus j’étouffais. Le vertige est venu plus tard.

   Cahin-caha, bon an mal an, la ligne d’arrivée se dessine et si là d’où je viens, délité dans le temps, ne vit plus que dans mes rêves, je ne sais toujours rien vers où je vais. Mais j’ai toujours au cœur comme un souvenir endémique qui me taraude et m’oblige à la quête éperdue de la douceur de caresses anciennes.

 

-o-

 

commentaires

Dérouiller dans le bon sens

Publié le 17 Juin 2018 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

Dérouiller dans le bon sens
Dans mon corps de Rature depuis trop longtemps 
de sa bave de limace la contrainte bat la rage
 
Jouer à s’étriquer la vie avec le plus grand sérieux 
se violer la face peut faire rire 
pour peu que l’envie guette

Le comique en rayon large est ma tragédie 
il fait boule dans mon corps 
amas qui s’agrippe à vomir 
mal dans ma tête d’enfumée

De ma volonté coriace je m’octroie de plus en plus souvent 
le droit de l’étouffer gorge serrée 
vissant appliquée 
un après l’autre les écrous 
du carcan imposé par la peur de mourir
pour mourir encore plus vite 
en écoutant pétrifiée piaffer le galop endiablé

Sur le tout petit pas de ma porte 
la liberté gesticule et grimace
et je ferme davantage les yeux
La vie autour 
c’est cette vitrine d’alléchée 
devant laquelle chaque jour je passe
regards baissés vaincue d’avance

C’est vaillante et debout voyez-vous 
que je veux vivre mon dernier râle 
regardant vaciller la flamme en geignant de misère 

Tout devient prétexte à la plainte 
le chaud le froid l’heur à venir 
qu’une rature de mon espèce ne mérite pas
A quoi sert mon tempérament de feu ?

A enflammer les S.O.S.
pour emmerder les pompiers de service
Help ! Je m’égosille à longueur de temps
sachant que le salut se trouve bien au chaud 
dans mon âme d’égarée bornée dans ses propres limites

Il va me falloir rameuter le Petit Poucet et toute sa clique 
Il s’éternise depuis si longtemps 
à semer ses miettes pour oiseaux de passage
peut-être se souviendra t-il du chemin à emprunter

Mais là encore je m’égare...
 
Seule je dois je peux aller de l’avant 
délestant de la peur mes semelles de Saturne 

 

Dérouiller dans le bon sens
commentaires

Mémoire vive

Publié le 28 Décembre 2017 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

Mémoire vive
commentaires

Jour de chance

Publié le 11 Décembre 2017 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

L'histoire de Rature Rainbow (épisode 35)

 

J'aime à en mourir, sentir le goutte à goutte des mots pulser dans ma veine. Même s'il ne s'agit que du retour enchanteur d'un ressac blessé jusqu'au sang qui reprend son souffle puisant dans la plaie de ma peine.

Ecrire, pour transmuter la blessure, la creuser jusqu'à la moelle pour en guérir. A coups de plume diluer l'injure et jouer l'esbroufe pour tordre le cou au mal dedans qui m'a laissée pauvre et exsangue.

Ecrire, comme on maudit les traits bêtes du destin. Un fantasmé décevant, baudruche remplie d'ombre et de vide qui m'a mise à genoux pour une effroyable prière.

Ecrire pour buter la connerie qui m'a délestée de cervelle pour me faire croire aux mirages là où je ne n'ai fait que mordre la poussière.

Ecrire, et si je ne puis encore, alors allez me pendre...

Jour de chance
commentaires

Flamenco

Publié le 31 Décembre 2016 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

Flamenco
L'HISTOIRE DE RATURE RAINBOW (épisode 35)

 

Flamenco

Petite et longtemps après, je détestais le flamenco. Comme je détestais quasiment tout ce qui touchait à mes origines, la langue, la musique, les gens, les couleurs, les odeurs... Tout me faisait horreur.

Peut-être faut-il être déraciné pour comprendre ce sentiment.

Aujourd’hui, entendre du flamenco réveille le souvenir de mes parents qui adoraient la musique.

Je me souviens de ces dimanche après manger où la radio à fond ils dansaient des tangos et autre paso doble langoureux devant nous, leurs quatre mioches admiratifs. J'ai d’ailleurs longtemps assimilé l'amour à cette image de couple passionné et virevoltant.

Mais avec le flamenco, c'était une toute autre flamme qui s’allumait dans leurs yeux, comme pour consumer l’insupportable nostalgie avant de se noyer au fond des larmes pudiquement retenues.

Depuis, j’ai appris que la nostalgie de la jeunesse se cultive quelque que soit le pays d’où l’on vient, mais j’ai encore une boule énorme dans la gorge en écoutant ces chants barbares.

commentaires
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 > >>