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Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts

l'histoire de rature rainbow

Fondue de ciel

Publié le 25 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Fondue de ciel

 

 

Il y a ces matins où ma pensée glisse sur le vide improbable au-delà de ma fenêtre ouverte sur l'horizon immuable, et m'entraîne vers la méditation chevauchant bride sur le cou au travers mes ciels romantiques qui collent à ma peau.

 

Ces matins de froide solitude, dans le limpide des choses et leur absence, dans le fond torturé des souvenirs emmêlés au pays de l'angoisse, où naît en silence le siècle des sanglots.

 

Il y a ces printemps, il y a ces hivers, ces feuilles mortes et fauves d'où renaît la vie. Il y a ces automnes accumulés au fil des jours sans mémoire qui fardent des soleils perdus qui ne reviendront plus.

 

Il y a ces sillons creusés de mes mains sur la terre. Méandres égarés derrière de noirs roseaux qui bordent la rivière et filent se noyer dans l'immense de la mer.

 

Il y a les oiseaux de passage et ceux qui ne passeront jamais. Il y a trop de sable éparpillé sur mon chemin pour que les grains se souviennent, trop de lune égarée en janvier.

 

Je n'ai d'autre littérature que mon âme, cet être dispersé qui dans sa hâte d'exaltée illumine la lumière banale de mes jours ordinaires. Car j'oublie souvent de rêver mes rêves jusqu'au bout. Et lorsque s'ouvre un abîme au milieu de mon âme, j'engloutis les mots imparfaits pour tenter de coller à une réalité à peine vive...

 

 

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Rafraîchir la page

Publié le 4 Janvier 2020 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Rafraîchir la page

 

 

Je me perds souvent en conjectures de tous poils.

 

Facilement influençable par tout ce qui cogite à mon dernier étage, je subis de plein fouet le marasme, tantôt dans le brouillard, tantôt dégoulinant piètre jusqu'au bas de mes chaussettes qui plissent, désespéramment recroquevillée sur mon sort de pitoyable naufragée de la vie.

 

Jamais je ne me déteste autant que dans ces moments de chiffes molles, pleurant sans savoir pourquoi, ne sachant où je veux aller exactement, ou peut-être le sachant trop, justement...

 

Alors, parce que gamberger en permanence est mon destin – en plus des larmes, je me penche avec sérieux sur la question.

 

Se pourrait-il que je sois devenue à ce point bête, de ne pouvoir supporter la moindre émotion sans qu'aussitôt la machine s'emballe, tremble et palpite ?

 

Je suis obligée d'en convenir : il me faut de plus en plus de temps pour digérer les changements de caps et de vents contrariés. Obligée de me rendre à l'évidence.

 

Et c'est ainsi, en déconstruisant le mécanisme, que je réalise mon travail d'ouvrière méticuleuse colmatant tout doucement, jour après jour, les brèches et les failles dans mon système de défense intérieure, pour ne plus avoir, comme une plaie béante, la souffrance à vif.

 

Il s'agit d'un labeur qui se met en marche plus ou moins consciemment, comme une espèce de réflexe, d'instinct de survie.

 

Dès un bonheur prochain annoncé, je ressens la piqûre du dard. Car je sais inéluctablement qu'une fois la joie passée il me faudra reconstruire ma carapace durant un laps de temps éprouvant. Dans ma réalité, la joie, comme si je ne la méritais pas, s'accompagne presque toujours de frustration. Celle que je ne peux m'empêcher de mettre en balance. Et bien sûr, c'est toujours du mauvais côté qu'elle m'entraîne et me fait chuter.

 

C'est lors de ce travail harassant, de tricotage et détricotage permanent, que m'atteint jusqu'aux larmes débordantes une effroyable nostalgie, comme si mon cœur allait imploser en plein vol me faisant prendre une conscience aigüe de l'éternité où je n'ai pas ma place.

 

Dans des moments pareils, où je me vomis par tout mes pores, je finis toujours par me rendre détestable aux yeux du monde entier. Après tout, peut-être que finalement je ne mérite que ça, d'être abandonnée...

 

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Faire confiance au poète-assis-en-face

Publié le 24 Novembre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Faire confiance au poète-assis-en-face

 

 

   Quand le sac à pensées rempli à ras bord déborde et se fait lourd de sens tous azimuts, il faut sans tarder poser les mots noirs d'encre pour défroisser le blanc de la feuille.

 

   Écrire est l'acte suprême, nimbé d'une grâce infinie. Il est plaisir extrême mais aussi torture et frustration, comme les chatouillis agréables d'une plume caressant la peau peuvent vite devenir insupportables.

 

   Entre les virgules, les points en tout genre, les retours à la ligne, les paragraphes, les chapitres, les alinéas, l'essentiel se délite. Il ne reste plus qu'une seule et unique idée de la chose primordiale à dire. Tout le reste devenant fatras et foutoir embrouille à qui mieux mieux le cervelet. La comprenette emmêlée dans mille fils devient difficultueuse.

 

   Pourtant, à la relecture du paragraphe écrit, tout se tient. Seulement voilà, la pensée qui se dessine alors n'est qu'une infime portion de la pensée originale qui a inspiré la réflexion. C'est comme si du soleil on ne voyait qu'un seul rayon, qui plus est, filtré par un nouvel éclairage.

 

   Ce soleil tronqué sans cesse me blesse, car l'autre, ce poète-assis-en-face, lui qui me lit, ne connaîtra jamais le fond exact de ma pensée, de ma réponse entière à sa pensée...

 

   Cela saute pourtant aux yeux, que jamais au grand jamais, écrire tout ce qui passe par la tête dans les moindres détails est chose impossible. Déjà faudrait-il commencer par stopper le flot tumultueux des pensées qui se déverse sans discontinuer, bleuissant chaque jour qui se lève et tous les rêves de la nuit.

 

   Il est impératif de s'y résoudre au plus vite et d'accepter en pleine connaissance de cause que l'on ne délivre qu'une partie infime de soi-même, et pire encore, laisser croire à l'autre que l'on n'a pas tout intégré de son discours.

 

   C'est ce dilemme qui à chaque fois perturbe mon écriture. Parfois même au point de me couper net de l'envie d'écrire...

 

   Et puis soudain, un coin de ciel bigarré, la chute lente d'une feuille d'automne, l'ami écureuil et ses facéties, il n'en faut pas davantage pour que la plume reprenne le chemin de la peau à tanner dans un abandon achevé.

 

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C'est écrit dans le sable

Publié le 23 Octobre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   C'est écrit dans de sable

 

 

     Une histoire de sable qui commence on ne sait où et qui ne finit jamais...

 

 

Encrée dans mon nulle part au goût d'imaginaire

je me love dans l'impalpable érigé de mémoire

et je me souviens d'une insaisissable tendresse...

 

Arcboutée d'absence courbes et pleins liés

d'un temps qui perdure et ne reviendra pas

entre la réalité à la fois concave et qui blesse

un trop plein de silence inexorable me mange

 

Où êtes-vous bras tendres et familiers ?

Le manque d'enlace de vos baisers me chavire

je n'ai pas assez de mes yeux pour pleurer

 

J'invente dans le vent la douceur de vos rires

les matins d'azahar dans l'orange pressée

à l'ombre des roses le cœur effleuré de jasmin

 

Scarifiée sans cesse par un effroyable chagrin

vos caresses effacées sur ma peau démangent

et puisqu'il faut bien vivre encore un peu

j'embrasse à vif le vide qui me devine entre vos mains

et dessine vos visages sur l'envers de mes mots vains...

 

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Les mots infiltrés

Publié le 8 Octobre 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Les mots infiltrés

 

 

Je n'ignore rien de la vie et ses blessures

j'ai appris de l'enfance à imiter mutique l'indifférence

qu'il faut rire pour ne pas se laisser couler

qu'il n'y a pas d'autre choix que d'avancer

sinon j'en crève...

 

 

Pour abri j'ai bâti une imprenable citadelle

ses remparts tout en flammes et dentelles

son pont-levis colimaçon qui sans façon

me retire du monde à la moindre incartade

peignant de rose timide les mots de ma vie

habillant mes fenêtres vibrantes de passion

par monts et galères pas dupe je vais

pendue par la joie aux murs des barricades

 

Mes peurs en bandoulière et leur blues obsédant

mes cicatrices en apnée je déambule ici bas

avec mon handicap de loup égaré dans les limbes

je joue la sérénade des jours heureux

 

Parano par habitude la confiance rétractile

je sors les griffes surtout en dedans

le cœur marshmallow les regards en vrille

mes jours sont des colosses aux pieds d'argile

jouant comme on meurt sur les sables émouvants

 

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Exil mon narguilé

Publié le 11 Août 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

- Dame Lune à moitié, un samedi soir sur la Terre -

 

  Exil mon narguilé

 

          Les rires avares de ceux qui ne savent pas voir la beauté du quotidien m'agressent et me blessent...

 

D'aussi loin que j'écris je me demande pourquoi j'écris, concentrée comme si ma vie en dépendait, en exil d'une terre promise par je-ne-sais-qui me promettant je-ne-sais-quoi... Pourquoi ce laisser-aller, cette folie sur la page blanche, cette quête désespérée d'un interlocuteur qui m'apporterait ce qui est plus beau que le monde ?

 

Je n'ai pas le goût des voyages en touriste. Mes seuls voyages se font les yeux rivés devant une rose ouverte, devant le jeu des oiseaux sur les bouleaux, dans la haie, devant un lever de lune, un soleil qui se lève ou s'éteint, une pensée en train d'éclore dans les nuages mon ombre fondue dans la lumière, le cœur délicieusement éclaté par le spectacle qui se joue devant ma fenêtre et auquel je ne comprends strictement rien.

 

Ce mystère qui sans cesse m'échappe m'emporte loin. Il est mon salut et j'aime ainsi rêver le regard ouvert sur ce qui peuple humblement le néant...

 

 

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La vie sans filtre

Publié le 3 Juin 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   La vie sans filtre

 

 

Une drogue, une addiction, un onguent à cette blessure immense de n'être qu'un tas de glaise qui retombera en poussières sitôt l'eau venant à manquer... La mélancolie ne serait-elle que ce par quoi j'existe ?

 

 

Ne pas être et tout à coup être

et dans cet insondable mystère de la création

se laisser couler dans un moule lisse et sans mousse

sans ruer dans les brancards accepter sa condition

mais rien n'a été prévu quand ça déborde de partout

 

Alors on s'acharne on s'emmêle

on rogne aux encoignures

gomme les ratures

mais ça craque aux entournures

ça résiste car c'est mathématique

un contenu trop grand

veut un contenant à sa mesure

mode d'emploi et TVA inclus

 

Hors gabarit contenue rikiki

ma mélancolie enfle et s'essouffle

se chagrine se noie aussi parfois

surtout les jours de grande esbroufe

de questionnement majeur

de vide immense qui saute aux yeux

 

Je foire toujours au jeu des énigmes

mon instinct est ailleurs

là où il ne sert à rien

à peine dissimuler mon chagrin

 

Un chagrin comme une part d'ombre

servie avec crème et confitures

recouverte par la peur qui pend aux tripes

et renfrogne davantage encore dans la solitude

 

Et si je m'accrochais à cette horrible peau

aigre devenue si douce à l'usage

juste par crainte de partir à la dérive

seule et fière agitant ma flamme ?

 

Car certaines jours elle m'étouffe

et je voudrais larguer les amarres

jeter au loin l'écriture pleureuse

et la peur vertigineuse

dissoudre les fils qui me retiennent

vraie ermite retourner à la terre

me nourrir du silence

ou me planquer sur la cime d'un arbre

voguer sur la pensée lierre

comme elle vient comme elle veut

me défaire des manières esclaves

pour glisser et m'engloutir sous les ailes du vent...

 

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Belle est la vie et perfide

Publié le 29 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

 

   Belle est la vie et perfide

 

Je n'aime pas cette idée que la vie est belle

simplement parce qu'elle ne tient qu'à un fil

peut-être que je l'accepterais mieux si ce fil cassait franc et net

car j'ai beaucoup de mal avec les fins cafouilleuses

 

Pourquoi faut-il rajouter au mystère la souffrance ?

pourquoi dois-je poser des questions indubitablement sans réponse ?

 

Ai-je l'outrecuidance de considérer l'être humain comme la créature suprême ?

une créature royale avec son agglomérat de cellules et de minéraux en tous genres

avec son droit absolu de ne jamais souffrir

jamais s'éteindre...

 

C'est le genre de question qui m'englue encore pire dans l'angoisse

 

Je le sais pourtant, je sais le gros bordel !

la malfaçon fait partie de la nature

l'homme étant un produit de la nature

normal que la maladie et les cataclysmes guettent

 

Je ne peux me résoudre à accepter le fait

- évident et vilain fait -

je ne peux me résoudre

le cœur en miettes tant c'est insoutenable

à ne pas être dieu le père tout puissant

celui qui sauve les siens et leur épargne les tempêtes

 

Comment faut-il penser pour penser mieux ?

 

J'ai bien tenté de ne plus penser du tout...

pas folichon !

le retour du bâton est magistral

 

Alors j'ai tenté la pensée raisonnée...

Oui, mais elle ne tient pas la route longtemps

dès le premier relâchement la Dame à la Faux

qui rôde mieux que personne dans les parages

resurgit de la peur et de son coin d'ombres

avec le sourire suave et assuré de celle qui sait

 

Je ne peux que me résoudre et subir

comme devant les imbéciles rois

pauvres d'eux qui se croient invulnérables

à baisser les bras

à baisser d'un ton

pour m'enfouir tête haute dans le sable

certaine d'une seule chose

le point final en boomerang

 

 

 

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Déchirure en dentelle

Publié le 23 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

  Déchirure en dentelle

 

Des trains filant à vive allure dans la nuit

de gare grise en gare sale

entre des tunnels étouffants

des fumées âcres et la peur infâme

ont happé mon premier lopin de ciel

 

Sur un quai là-bas j'ai laissé

ma vie à peine qui commençait

les regards des miens débordant d'amour

des acquis perdus pour toujours

les caresses à tâtons maladroits

la divine douceur naissante

un trésor de tendresse immense

des manques à jamais intarissables

gouffres sans fond effroyables

condamnée aux larmes assoiffées de miel

mon cœur minot frappé en plein éveil

ma terre natale descendue en flammes

mes rêves en terre étrange éparpillés

 

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Self défense

Publié le 6 Mars 2019 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow

-   l'horizon d'hier  -

 

   Self défense

 

 

Il se dessine en moi un drôle de carcan

un mal puissant et dur qui éructe

comme une armure pour fuir l'angoisse

une négation de la peine et de son néant

sa déshumanisation en quelque sorte

 

Transfuser du sang-froid à l'horreur

vaillante au fil des jours

c'est ma nouvelle devise

 

C'est ça ou bien je succombe

et deviens folle au bois dormant

dans une éternité sans flamme promise

offerte aux rêves pieds et poings mal fagotés

 

Pas question que mon destin m'échappe

alors pour tuer le prince et ses charmes

me voilà tête penchée sur l'ascèse

le regard vide comme le péché

morte depuis longtemps

 

Dans l'essai hallucinant et maladroit

pour réduire le chagrin à sa taille acceptable

je le serre, je le broie, je l'étouffe

mais sans force j'ai beau faire

il résiste et me nargue

me saute à la gueule à la moindre incartade

 

Burinée par ses soins sans manière

je replonge en enfer l'âme vive

souvent dans le fond noir résonne l'écho

d'un feu ancien éclaboussé de lumière

où j'entends pleurer l'enfant que j'étais

 

Rendez-moi doudou et tétine

j'ai mal au ventre

j'ai le cœur qui chavire

je veux rentrer à la maison

 

-  un foyer à la campagne  -

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