Animal de papier
j’ai la douleur facile
un œil vert de paumée
la langue perchée sur le fil
l’oreille droite coupée
Quand j’ai mal au monde
qui va dur qui bât fort
mon verlaine mi vertige
s’étoile au bleu de l’encrier

A l’eau la gaité !
de son cuir de chagrin
déguenillée l’habitude
ses frasques de misère
mes révoltes mitées

Exit les rires d’orages amers
un ramdam barje tambourine à ma porte
nu la gorge déployée

A moi l'ardeur du feu
l'accent qui se consume
dans un raffut de pleine lune

Allo la gaité !
froissant l'air du soir
sur pointe fine et ramages épais
de mon ombre et mes doutes
il me plaît de mourir dans ta peau de péché

Peur timide au sourire mélo
le cœur penché à l’échancrure
j’ai la joie sage pliée aux quatre coins
amidon des jours anciens
dans l’affront d’un regard résille
couleur fugue mêlée safran
trémolos andalous j’ai mal à l’âme
l'assassin qui m’étreint souvent vacille

De mes rondeurs des caresses
l’ambre sourd et le miel
jour qui se hausse
d'insouciance me ment
dégoût lime la douceur
maladresse des frissons
un poison en veine déverse des Ô !
mes échos balbutiant filent en bulles
rires barbouillés de sel
vers gris mouillés de sang

De mes rondeurs des caresses
l'ombre de la pierre
souffle du feu verre levant…

Un jour, moi, pour ne plus me noyer
j’ai largué le silence des images tintamarre 
derrière les couleurs photos matons
derrière le hasard des joues de pluie
en Katie mini me suis défait le visage
bretelles portées large sur le dos
et ras-le-bol des mots d’ouille et de rouille
savonnant le savant de bêtises godiches
la bouche pleine de langue et de sons ouistiti
me suis roulée par Terre assise sur ma vie