Suspendue au vide
Réveillée dans un effroyable vertige
ma vie effilochée autour
au creux de mon royaume défait
sous les paupières ensablées vrille le jour
J'ai la gueule de bois d'une nuit blanche de sommeil en fuite
seules quelques notes martelées sur un piano m'apaisent
je voudrais que jamais elles ne cessent
dehors le monde dégouline sale et triste
Je ne comprends rien à la logique de ses mailles tissées
à l'endroit à l'envers aux échos de travers
aux voix de fausset portées haut
aux mots menteurs qui colportent des espoirs d'avance défaits
aux mots tus qui laissent le pire s'incruster
aux mots barges qui ne transportent que du vent...
Je veux me couler en douce dans l'interstice
dilater les voies par où l'air se glisse
et sombrer dans un mélo pacotille
pour n'avoir plus jamais de peur imbécile
(devine l'écureuil caché dans l'arbre - indices : son œil, ses oreilles, sa queue en panache)