- Le ciel de l'aube en teintes légères -
Défaite intra-muros
Les sirènes aussi doivent apprendre à nager
C'est beurk de rester dans l'expectative
on est là on attend que le ciel bouge
que la terre tremble
que quelqu'un vous prenne par la main
mais si on venait à vous demander la destination
on serait en peine d'indiquer la moindre direction
Ô, ma peine !
« J'attends je-ne-sais-quoi ! »
dirait-on l'air accablé de celui qui sait...
C'est beurk et ça rend triste
d'attendre tout nu les bras tendus
- à faire mal
vers l'espoir
comme les mirages
dans le désert des vagues
cette soif donne la nausée
Peut-être parce que l'on sait
- l'indicible on sait
l'heure hache intraitable attend son tour
et point final
L'heure festonnée dans le marbre de notre nuit
enguirlandée sur le cadran de nos soupirs
gravée dans le sable
coupante et affûtée aux jours blêmes
On attend pour tromper l'ennui
parfois on envie ceux qui cherchent l'oubli
qui s'agitent et se noient
en pétard et enivrés
mais rien ne le trompe l'oubli
la mort viendra quand même
et pour cause c'est écrit...
Il faudrait ne pas mal user son temps
ces gouttes de vie distillées chichement
vivre à pleins poumons
exploser de joie à chaque instant
disent ceux qui ne savent rien
ceux qui vivent entre des œillères
les pas cautérisés à vif
Mais nous fétus de moins que rien
- on tremble
parfois même la gorge serrée
on vomit son quatre-heures
plié d'avance
alors comme le lierre au mur
on s'accroche au vent
maudissant ses murmures exaltants
qui se meurent eux aussi au coin de l'âme
- mes couleurs de cœur -