Désaimance
De lavande papillon en mots lierres oblongs
offrande de la terre mère où s'enracinent mes pensées
qui ne songent qu'à plomber l'insoutenable légèreté
je suis envahie jusqu'à l'overdose
convulsée dans la transe d'une vie en transit
qui a pris possession de mes tripes
à mon âme défendant
diables et farfadets mutiques
imprimant dans mes chairs leur folle musique
Je voudrais à bras-le-corps
me saisir du monde
de ses non-dits
les pétrir
les malaxer
les tourner en bouche
éructer dans un silence d'or
balayer d'un revers d'envie
le calciné de mes jours
ses cendres moroses
mes rêves aplatis
Je voudrais hausser le ton
baisser la lumière
un peu moins
cligner des paupières
ne plus avoir ce regard ébahi
sur le maudit de l'outre-tombe
des vivants morts d'être nés
je voudrais apprendre à désaimer