En bouton d'or sous la lame
Dans la morne plaine
je voyage seule et loin
trop loin au-delà des collines
toujours à deux pas du cœur
à deux doigts de l'âme
l'horizon en visière
du côté où flamboie le soleil
Au carrefour rue des étoiles
le ciel est ma terre vagabonde
friches profondes où je m'enlise
dans des rêves à deux balles
écoutant leur douce chanson
Pour ne pas m'effondrer
sous mes sens devins exacerbés
je m'habille de pacotille et falbalas
d'encre fraîche et de papier joli
Trop savoir fait mal et j'ai si mal...
Aveuglée plus souvent qu'à mon tour
pour avoir trop touché aux étoiles
pour ne plus voir ne plus comprendre
je dois mais ne peux coudre des paupières
insensibles et sourdes sur mes yeux
Il ne faut rien attendre de l'aube
ni de ceux qui ont emporté la lumière
rien ne règlera jamais le problème
sauf à trouver le langage juste
et c'est pour ça que j'écris...