Fauve est la nuit
Feulements et ronrons pris au piège
j'ai tranché au plus près du verbe
sur le fil de ma langue étouffée
par goût du sang et peur du vide
A l'heure où s'écorche l'espoir
bercé au halo hagard de la nuit triste
sur le chemin de mes étoiles
file libre le vent
Déchirures en contrepoints
au ras des regards ébréchés
des lendemains tendres avortés
usent la pacotille de mes rêves
Encore le vide toujours les pleurs
à la lisière des cils baissés
Enseveli sous le manque "je t'aime"
un plaisir furtif se hausse en filigrane
épanché vif au rose des joues
insufflant son tempo pulsatile
à la pulpe tendre de l'âme
Renaîtront les jours déridés
diadèmes cruels en bandoulière
sous les pourpres incandescentes
d'un nouveau ciel apprivoisé