Katie, à l'Ombre des Mots Songeurs

Il était une fois, le vif ôté de tout mon long

abandonnée dans un groove au move étrange

moires en feu

j’ai rêvé déliée

bouche bée frangée de mots bouleversés

allumant mes démons en flambées illusoires

Il était une fois, à l’angle droit sur ma route

un aveu fier à bras placardé haut la main

otage irréfléchi

voix brute de décodage

l’aveu osé lavé de tous soupçons

toc toc toc « Je vous aime »

est à prendre pour rien

entre la poire et le frisson

pour le simple et la houle du partage

Il était une fois, des matins à ma table

du peu de bruit

déguisée vivante

j’avale deux Lu un petit noir

des blancs becs et les non-dits

verres d’eau mes tourbillons

vêtues de paille mes tourmentes

dans la ouate du monde

qui se targue ?

J’ai perdu la seule raison

fil à ma patte

les jours de récré

je joue aux billes

à saute-moutons

à oublier…

Il était une fois, la nuit engloutie

j’ai retrouvé indemnes les ombres du jour

je me souviens jamais si elles sont légères

alors j’ai repris mes forces à demain

pour bousculer les murs

un peu, j’ai pas osé davantage

toujours ce putain de manque de courage…

Mélasse d’eau et d’hiver
l’ennui des froids frissons
de sa poisse dans mes rêves
a froissé la moisson

Des elfes malicieux
en lignes aliénées
déliées dans ma houle
pâlissent d’aise les lieux

Pleins atrophiés boucles légères
lovés en folie passagère
mes voltes et mes rires
en mots vains sont coulés

Animal de papier
j’ai la douleur facile
un œil vert de paumée
la langue perchée sur le fil
l’oreille droite coupée
Quand j’ai mal au monde
qui va dur qui bât fort
mon verlaine mi vertige
s’étoile au bleu de l’encrier

A l’eau la gaité !
de son cuir de chagrin
déguenillée l’habitude
ses frasques de misère
mes révoltes mitées

Exit les rires d’orages amers
un ramdam barje tambourine à ma porte
nu la gorge déployée

A moi l'ardeur du feu
l'accent qui se consume
dans un raffut de pleine lune

Allo la gaité !
froissant l'air du soir
sur pointe fine et ramages épais
de mon ombre et mes doutes
il me plaît de mourir dans ta peau de péché