Poésie entre vie, couleurs et lumières, entre mes ratures et mes baz'Arts
Publié le 6 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur
Publié le 6 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 6 : le portrait
Un portrait rapide, qui tient en cinq lettres : N.U.L.L.E.
Nulle, comme une rature, comme une impression tenace qui parfois s'accroche et me ronge et me donne envie de me dissoudre dans le néant comme dans un bain d'acide...
Ca me prend souvent les jours de fêtes, quand je me sens plus bas que terre, au trente-sixième en-dessous, près de l'enfer et de la peur des flammes. Quand je réalise que je fais mal tout ce que j'aime faire. Une notion de bien ou de mal toujours assujettie au regard de l'autre, désespérante.
J'ai à ce point démérité ?
En tous points pas conforme avec ce qu'on voudrait que je sois.
Je veux seulement qu'on m'aime, moi...
Pourquoi ça me mine autant ?
Mine est le bon mot. Ca creuse et me torture et me donne des envies d'ailleurs à chaque fois. Ca fait tellement mal que je n'aspire plus qu'à une chose : disparaitre, corps et âme démembrés.
N'avoir jamais existé. Voilà la solution !
Mais on m'a rien demandé. On m'a mis les pieds dans le plat et démerde toi !
Alors je me démerde, mais mal.
Publié le 5 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Poèmes, etc...
Je suis une oubliée dans ce monde où Dieu vomit les tièdes.
Bousculer le sort, j’ose pas !
A qui la faute ?
Enjoy The day
Maquillées à double-tour
mes nuits bad trip ourlées d'orage
d'un vertige fardent le bord des yeux
J'ai le noir lourd
des chaînes aux songes
mes murs fantômes
de larmes perdues
griffes aux doigts
Cache d'os rouillés
tremblante sur bloc de pierre
pieds ronds en dedans
Affamée de caresses
les bras au corps ballant
je fais le tour du mystère
et de ma lame fière
j'égorge mon sang
Publié le 4 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans Poèmes, etc...
Salle des pas perdus
tant de rêves se paument
voix étouffées
miettes de moi
sad, so sad...
Salut mon cœur compagnon
vibrant dans ta cage déboussolé
tu tutoies la peine et la joie te laisse
larmes et sang mêlés
Publié le 3 Décembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans mes coups de coeur
Publié le 30 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 5 : l'âge de raison
Sept ans, c’est l’âge de raison. Tu parles ! C’est surtout celui où tu commences à savoir ce qu’est la peur. C’est l’âge où tu deviens imbécile. L'âge où tout ce que tu as tricoté depuis ta naissance s'amalgame autour de ce que tu as cru comprendre des choses qui t'entourent. Pour peu que ton coeur soit trop chamallow, t'es foutu d'avance.
La peur faut pas chercher à la maîtriser. Faut la prendre, la regarder en face, bien droit dans les yeux, la mâcher, la tourner en bouche sept fois, écouter tout ce qu'elle a à dire, puis enfin, l'envoyer bouler gentiment sous le tapis et te servir de ses leçons.
Moi, à sept ans, c'est tout le contraire que j'ai fait. Je l'ai laissé s'infiltrer par tous les pores de ma raison. Elle a brouillé mes images et leur a donné le même goût insipide, celui du retranchement dans des coins où y avait pas grand chose à dire, très mal éclairés.
Faut être idiote de se retirer toute seule de la vie. A moins de chercher une excuse en béton pour ne pas participer au méli-mélo sentimental qui agite la planète.
...
(à suivre)
Publié le 29 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 4 : mon nom, c'est Rainbow
J'ai toujours aimé mon nom. Oh, pas pour le jeu de mots à la con avec mon prénom, non ! Y avait que ma mère pour penser à des trucs aussi débiles. C'était sa façon à elle de faire de la poésie.
J'aime mon nom parce qu'en le disant tout bas les jours de pluie, je finis toujours par faire miroiter les couleurs de l'arc-en-ciel au-dessus de ma tête.
L'arc-en-ciel, c'est une histoire ancienne que papa m'a racontée lorsque j'avais cinq ans et qu'un bébé était entrain de se la couler douce dans le gros ventre de maman.
En attendant son arrivée en fanfare pour savoir s'il était garçon ou fille, j'ai décidé qu'il fallait que les choses soient bien faites. Nous étions déjà deux filles et un garçon à la maison. Il faudrait donc que le bébé à venir soit un garçon. S'il était une petite fille, alors je voulais bien me dévouer pour devenir garçon et ainsi équilibrer l'ensemble. Mais s'il était petit garçon, ils ne m'entendraient plus jamais demander l'impossible.
Je rêvais d'être garçon depuis toujours. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme, mais je me souviens très bien de la ferveur intense avec laquelle je suppliais le ciel de m'entendre. Comme si ma vie en dépendait.
Cela avait dû les inquiéter autour de moi, de voir le sérieux que prenait l'évènement. C'est pourquoi, un jour d'après l'orage, lorsque se dessina dans le ciel un magnifique arc irisé à faire pousser des oh et des ah d'émerveillement à tous ceux qui trouvaient la vie si belle, mon père me raconta cette histoire.
Ce jour-là il me demanda de bien regarder l'arc de couleurs dans le ciel bleu propre. Tu vois comme il est magnifique ? Eh bien, il existe un secret, pour une petite fille qui veut devenir petit garçon. Elle doit monter là-haut, tout là-haut pour faire pipi debout. C'est ainsi que le zizi tant espéré poussera. Mais il faudra que tu sois courageuse, car je ne peux pas t'accompagner, tu dois monter toute seule si tu veux gagner le paradis.
Mais t'as vu comment il est haut, Papa ? C'est pas possible de monter si haut, comment on fait pour y aller ? T'inquiète pas ma fille, il suffit d'avoir envie, une belle et forte envie, et tu verras une échelle se déplier exprès pour toi, tu n'auras qu'à tendre les bras et t'accrocher très fort.
C'était très impressionnant de m'imaginer grimper seule au ciel, mais j'étais prête à faire bien pire pour parvenir à mes fins.
Quelques semaines plus tard naissait mon petit frère. J'ai tenu ma promesse, plus jamais je n'ai parlé de changer la face du monde, mais j'ai gardé mon rêve, bien enfoui au fond de moi.
C'est ainsi que le mystère restera entier, jusqu'à la prochaine échelle...
...
(à suivre)
Publié le 28 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 3 : les roses
Soi disant que les filles c’est toujours dans les roses qu’elles atterrissent.
La plus petite des roses, c’est un monde parfait en mignature. Tout y est. La beauté, la grâce, la couleur, le parfum, la naissance, les épines, la mort...
Au début, je savais pas que je les aimais autant les roses. Ma mère, elle avait que des géraniums sur tous ses balcons.
...
(à suivre)
Publié le 27 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 2 : l'armure en fer-blanc
Les premières années de ma vie sont passées à la vitesse d’une fermeture éclair qu’on zippe d’un geste tendre et harmonieux. Il y eut, bien sûr, importante par-dessus tout, la première déchirure. Du moins la première gardée en mémoire vive : l’épisode douloureux de la mise en exclusion, lorsque nous fûmes boutés dehors par des urgences de grands.
Pas vraiment des souvenirs, mais plutôt de ces empreintes indélébiles dont l’âme garde une sensibilité extrême et des dégoûts définitifs pour certaines choses de la vie.
Par exemple, il fallut apprendre une nouvelle façon de prononcer les mots. Les accents se mirent à jouer aux chaises musicales, et certains gardèrent leurs trémolos.
C’est à ce moment-là que, tout doucement, sans vraiment m’en apercevoir, j’ai commencé à forger mon armure en fer-blanc.
Dans un premier temps, cela consiste purement et simplement à détester les gares, surtout les grises qui sentent mauvais et où le vacarme est étourdissant.
Mais détester, c’est comme tourner un couteau bien aiguisé dans la douleur, ça l'excite.
Alors j’ai choisi l’oubli.
Sauf que l’oubli ça n’existe pas, il se grave quelque part, pour toujours.
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(à suivre)
Publié le 26 Novembre 2014 par Katie à l'ombre des mots songeurs dans L'histoire de Rature Rainbow
Episode 1 : l'origine
Je m’appelle Rature Rainbow. C’est ma mère qui a insisté. Mon père, lui, a bien émis quelques réticences : Rature ? Voyons, c'est pas sérieux ? Ma mère a tenu bon. Avec l’instinct qui est souvent l’apanage d’une mère, elle devait sentir dans son for intérieur ce qu’allait être ma vie. Une surcharge, une énorme biffure, une monumentale erreur en perpétuelle correction.
Rainbow, c’est mon nom de famille. Une chance qui vous tombe dessus sans qu’on la cherche vraiment.
C’est ainsi attifée que j’ai débarquée dans les roses.
Longtemps j’ai gardé, comme arme fatale, un sourire d’illuminée. Il rendait mes yeux clairs du dedans. Mais moi, idiote, je me rendais compte de rien.
...
(à suivre)